Des pertes compensées par les aides de l’État
Contrairement à ce qui était attendu, les PME ont, dans l’ensemble, bien résisté à la crise. Le Baromètre Image PME de l’Ordre des experts-comptables relayé par le journal Les Echos montre que les bénéfices des entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions d’euros ont progressé de 2 % en moyenne en 2020. La situation est « beaucoup moins catastrophique que prévu », juge Lionel Canesi, président du conseil supérieur de l’OEC.
Bien que le chiffre d’affaires moyen des PME reste en recul sur l’année, la baisse est relativement contenue, à -6,6 %. Ce chiffre cache néanmoins des disparités. Effectivement, certains secteurs ont été plus affectés par la crise comme :
- l’hébergement-restauration (-29,2 %),
- les arts, spectacles et activités récréatives (-35,9 %),
- les salons et congrès (-49 %).
Ce n’est pas le cas du secteur de l’alimentation qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de 8,8 %.
Ces constats globalement rassurants sont directement liés à l’assouplissement des restrictions sanitaires et aux aides mises en place par l’État. « Les aides ont parfois compensé au-delà de la perte, d’autant qu’elles sont non imposables, ce qui explique que les entreprises sortent de la crise plutôt en bonne santé », affirme Laurent Benoudiz, président de l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France.
Crainte d’une hausse de l’endettement
La hausse de 9,2 % sur un an de l’endettement des PME en 2020 calculée dans le Baromètre Image PME confirme les statistiques de la Banque de France. En 2020, l’institution a enregistré une hausse de l’ordre de 10 % de l’encours de crédits des entreprises françaises.
Si les banques considèrent que le sujet doit être surveillé, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de la culture, elles se veulent aussi rassurantes en affirmant que la plupart des crédits, issus du Prêt Garanti par l’État, n’ont pas été intégralement dépensés et peuvent être remboursés du jour au lendemain.
Selon une enquête menée fin avril auprès des dirigeants de PME et de TPE, la part des entreprises redoutant de ne pas être en mesure de rembourser leur PGE est passée de 8 % en février à 5 % pendant la deuxième quinzaine d’avril. Jusqu’à maintenant, cette part était en constante hausse. L’enquête révèle également que les chefs d’entreprise sont plus nombreux (16 %) à penser rembourser leur prêt intégralement en 2021 que lors du dernier baromètre (9 %), renforçant ainsi la théorie des banques.
De son côté, pour éviter une hausse trop importante de l’endettement, l’OEC préconise un étalement des dettes des entreprises sur 10 ans.