Le secteur de la livraison représente 1 nouvelle entreprise sur 6
Au cours des 12 derniers mois, l’Insee a recensé 996 217 créations d’entreprises. En 2020, 848 164 nouvelles entreprises avaient vu le jour. Le nombre de créations d’entreprises, en hausse de 31 % en un an, atteint ainsi un niveau record, et cache une réalité contrastée.
Si Alain Griset, ministre délégué en charge des petites et moyennes entreprises, s’est réjoui de cette nouvelle, y voyant l’illustration d’une confiance dans l’avenir, difficile de ne pas y voir également les traces d’une certaine précarisation.
3 entreprises créées sur 4 sont des entreprises individuelles, qui n’ont pas vocation à se développer, mais permettent, pour ceux qui s’immatriculent, de créer leur propre emploi. Pour certains, cette décision fait suite à une perte d’emploi, ou à une prise de conscience, avec la généralisation du télétravail, que de nombreuses activités peuvent être exercées à distance, notamment dans les secteurs de la formation professionnelle, du digital et du e-commerce.
Deux tiers des entreprises créées au cours des 12 derniers mois sont des microentreprises, et entre janvier et juin 2021, 1 nouvelle entreprise sur 6 a été immatriculée dans le secteur de la livraison à domicile.
La fermeture des restaurants ayant entraîné à la fois une hausse de la demande et la perte de nombreux petits jobs étudiants, le nombre de livreurs en microentreprise a considérablement augmenté. En 2020 déjà, le nombre de livreurs enregistrés chez Deliveroo était passé de 11 000 à 14 000.
Le nombre de sociétés en augmentation
Les microentreprises ne sont pas les seules formes d’entreprises à voir le jour. Le nombre de créations de sociétés est également en augmentation : de 218 000 en 2019 et en 2020, elles sont passées à 256 000 au cours des 12 derniers mois.
Mais pour que ces sociétés puissent se développer, encore faut-il qu’elles bénéficient d’un accompagnement adapté. Actuellement, d’après l’Insee, le taux de survie d’une entreprise après 5 ans d’existence est de 60 %. L’association Réseau Entreprendre, qui accompagne les créateurs d’entreprises, compte un taux de survie de 90 % après 5 ans.
Si l’importance de l’accompagnement n’est plus à prouver, il est encore insuffisant : seulement 100 000 créateurs d’entreprises sont accompagnés chaque année, et il n’est pas certain que les différentes structures, en demande de moyens supplémentaires, puissent faire face à l’afflux de nouvelles entreprises.
Le ministère du Travail a récemment débloqué une enveloppe de 65 millions d’euros (40 millions d’euros pour les formations, 25 millions pour les financements) à destination d’un certain nombre de créateurs d’entreprise en situation de fragilité face à l’emploi, dont un pourcentage de jeunes de moins de 30 ans.
De son côté, la banque publique d’investissement Bpifrance réalise un travail considérable via les prêts d’honneur solidaires qu’elle accorde aux publics fragiles et aux moins de 30 ans. Ces prêts à taux zéro, sans frais de dossier, donnent également accès à un accompagnement d’une durée de 3 ans. Bpifrance a prévu de doubler le nombre de prêts d’honneur accordés, de 12 500 cette année à 25 000 en 2022, en s’appuyant sur le plan de relance.
Depuis 20 ans, les politiques menées sont favorables à la création d’entreprises, ce qui se traduit par une importante progression en 10 ans. Les ETI (entreprises de taille intermédiaire) sont passées de 1000 en 2010 à 5800. Quant aux PME, qui n’étaient que 12 000 en 2010, elles étaient au nombre de 148 000 selon le dernier recensement de 2018.