Si le niveau des défaillances d’entreprises reste très bas, on assiste tout de même à une légère augmentation au deuxième trimestre. La majorité des entreprises concernées sont des TPE de moins de 6 salariés.
Le nombre de défaillances d’entreprises repart à la hausse
D’après les derniers chiffres du cabinet Altares, 6587 entreprises ont ouvert des procédures collectives entre le mois d’avril et le mois de juin 2021, ce qui représente une hausse de 14,2 % par rapport à la même période en 2020, alors que le pays traversait son premier confinement.
Si le nombre de défaillances d’entreprises augmente légèrement, il reste toutefois près de deux fois inférieur à celui du deuxième trimestre 2019. De plus, alors que 43 400 emplois étaient menacés fin juin 2020, ils sont moins de 20 000 un an plus tard.
Cependant, il semble que la disparition progressive des aides de l’État aux entreprises signe le début d’un retour à un niveau plus habituel de défaillances. Alors que le recul du nombre de défaillances atteignait 40 % fin mars, il n’était plus que de 28 % fin juin.
Par ailleurs, le taux de liquidations d’entreprises est très haut, comme le souligne le cabinet Altares. Sur les 6587 procédures collectives ouvertes durant le 2ème trimestre, 4927 ont débouché sur une liquidation judiciaire directe. La situation des entreprises se présentant au tribunal est si mauvaise que dans la majorité des cas, plus aucune alternative ne peut, à ce stade, leur être proposée.
Les TPE représentent près de 90 % des défaillances d’entreprises
Parmi les entreprises fragilisées par la crise sanitaire, les TPE de moins 6 salariés sont les plus touchées, et représentent à elles seules 89 % des défaillances d’entreprises au 2ème trimestre.
A contrario, les entreprises de plus 1000 salariés comptent une seule défaillance : les résidences services du groupe hôtelier Appart'City, qui font l’objet d’une procédure de sauvegarde depuis le 15 avril.
Ce sont les entreprises du secteur du bâtiment qui paient le plus lourd tribut à la crise sanitaire, avec une augmentation du nombre de défaillances de 38 % durant le 2ème trimestre. La logistique et le transport sont également très touchés, avec une hausse des défaillances de 29,5 %. Quant aux défaillances des entreprises du secteur agricole, elles sont plus de deux fois plus nombreuses au 2ème trimestre 2021 qu’au 2ème trimestre 2020.
Certains secteurs, qui bénéficient encore d’aides importantes de l’État, sont plus préservés. C’est le cas du commerce, de l’industrie, de l’habillement et de l’agroalimentaire.
Le cabinet Altares a également relevé des disparités d’une région à l’autre. Les plus touchées sont l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui enregistrent une augmentation des défaillances d’entreprises de plus de 36 % en un an. À l’inverse, dans certaines régions, la tendance est encore à la baisse, comme c’est le cas en Bretagne, dans les Hauts-de-France et en Normandie.
D’après Thierry Million, le directeur des études du cabinet, le niveau de défaillances devrait se stabiliser pendant le 3ème trimestre, en raison des vacances et de l’activité économique actuelle, plutôt favorable aux entreprises. Il devrait réaugmenter au dernier trimestre 2021, sans pour autant parvenir au niveau de 2019.
L’évolution dépend toutefois de plusieurs facteurs difficiles à anticiper, comme l’envolée des prix des matières premières, l’intensité de la reprise de l’épidémie en raison du variant Delta ou encore la conjoncture économique.