L’impact des mesures de soutien aux entreprises : un bilan positif
Au début de la crise sanitaire, au printemps 2020, un comité de suivi et d'évaluation des mesures de soutien aux entreprises a été instauré par la loi de finances rectificative du 23 mars 2020. Présidé par l’économiste Benoît Coeuré et composé de divers spécialistes des finances publiques, le comité était chargé d’analyser les effets des différentes aides à destination des entreprises.
Dans son rapport, remis à Jean Castex mardi 27 juillet, le comité souligne le bilan positif des mesures de soutien, estimant qu’elles ont atteint leurs objectifs.
Ainsi, malgré la crise sanitaire, le pouvoir d’achat des Français a augmenté en 2020, en partie grâce au dispositif de chômage partiel. Le recul de l’emploi salarié a été limité à 1,2 % entre le 4ème trimestre 2019 et le 1er trimestre 2021.
Du côté des entreprises, le rapport note une diminution du nombre de défaillances, et une augmentation du nombre de créations d’entreprises en 2020. Par ailleurs, le taux de marge des entreprises a progressé en 2021, après s’être maintenu à un niveau stable en 2020 par rapport à 2019.
Des inquiétudes dans un contexte économique et sanitaire incertain
Toutefois, le comité de suivi et d'évaluation des mesures de soutien aux entreprises attire l’attention du gouvernement sur plusieurs points, pouvant s’avérer problématiques en cas d’arrêt des aides dès la fin du mois d’août.
Dans un communiqué, le comité rappelle que « l’incertitude sanitaire reste grande », en raison notamment de la rapide propagation du variant Delta, d’où l’importance de « bien doser la sortie des dispositifs », a déclaré Benoît Coeuré lors de la présentation du rapport à la presse.
« Cette logique incitative est absolument justifiée dans une perspective de reprise rapide, mais l’incertitude est là et si cette reprise ne se manifestait pas ou si elle était moins forte que prévu, il faut pouvoir moduler le rythme de sortie des dispositifs », a-t-il précisé.
Le comité souligne aussi la grande fragilité d’une minorité de très petites entreprises, qui pourraient ne pas survivre à un arrêt des dispositifs de soutien. Il rappelle que la France serait, à l’exception de la Grande-Bretagne, le premier pays européen à mettre fin à ces mesures si elles n’étaient pas prolongées après le mois d’août.
Cet appel à la prudence est partagé par de nombreux professionnels, inquiets de l’impact du pass sanitaire sur leur activité. Les cinémas ont ainsi observé une importante baisse de fréquentation depuis la mise en place du pass sanitaire le 21 juillet. Le syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels, ainsi que l’Umih, le syndicat de l'hôtellerie et de la restauration, ont également exprimé leurs craintes.
Une inquiétude visiblement entendue par le Premier ministre, qui a déclaré le 28 juillet sur RTL qu’il recevrait, le 30 août, « l'ensemble des secteurs auquel un pass sanitaire est imposé », ajoutant : « Comme nous avons répondu présents depuis le premier jour de cette crise, nous répondrons présents à la fin de l'été pour ceux qui auront été impactés ».