Des conséquences directes pour deux assureurs français
A la fin du mois de juillet, les négociations entre UniCredit et le gouvernement italien ont été officiellement confirmées par la deuxième banque du pays. En 2017, le gouvernement avait participé au sauvetage de Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), la plus ancienne banque du monde à être encore en activité, et possède depuis une part de 64 %, que UniCredit souhaite aujourd’hui lui racheter.
Ces négociations sont suivies de près par la finance française : AXA est le partenaire en assurance de BMPS, et détient une participation de moins de 3 % à son capital ; quant à CNP Assurances, filiale de la Banque Postale, elle a repris au mois de mars 51 % de l'entreprise d'assurance-vie Aviva S.p.A, qu’elle codétient avec UniCredit.
Si ces négociations aboutissent, les conséquences pour les 2 assureurs de l’Hexagone seraient donc directes, d’autant que le marché italien de l’épargne intéresse fortement la finance française.
Un marché italien attractif pour la finance française
Alors qu'en France, les contrats d’assurance-vie traditionnels sont devenus peu rentables pour les assureurs en raison des taux historiquement bas, les contrats d’assurance-vie en unités de compte sont très répandus sur le marché italien, ce qui le rend d’autant plus intéressant pour les assureurs français.
AXA a d’ores et déjà annoncé son souhait d’être le partenaire en assurance de la nouvelle entité formée par UniCredit et BMPS. Si CNP Assurances n’a, pour l’heure, pas fait de commentaires, on sait toutefois que la Banque Postale est bien décidée à asseoir sa présence à l’international à travers la filiale CNP, déjà présente en Italie et au Brésil.
Crédit Agricole, qui vient de racheter la banque italienne Credito Valtellinese, également connue sous l’appellation Creval, suit également les tractations de près. Le groupe mutualiste, dont l’Italie est, après la France, le deuxième marché domestique, pourrait bien vouloir renforcer sa présence dans ce pays où il est déjà numéro 6, avec un réseau de 1200 agences.
Jérôme Grivet, son directeur financier, n’a pas évoqué de projet de nouvelle acquisition en Italie, mais n’a pas non plus formellement écarté cette possibilité. Il s’est contenté, pour rassurer les investisseurs inquiets de ne pas toucher leurs dividendes, d’affirmer que Crédit Agricole ne conserverait pas de capital en vue d’une acquisition. Ce qui n’empêcherait pas le groupe de réaliser tout de même une opération de taille moyenne, d’après certains analystes.