Vers une forme de monnaie plus sûre
La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé le lancement d’une phase d’investigation de 2 ans du projet d’euro numérique, une période durant laquelle seront définies les fonctions et modalités techniques de cette monnaie électronique destinée aux particuliers.
Plusieurs constats ont poussé l’institution à lancer ce projet. D’abord, la hausse des achats en ligne et du paiement sans contact. L’argent liquide est de moins en moins utilisé. Si cette nouvelle forme de monnaie électronique doit répondre aux besoins des Européens, elle contribuera également à prévenir les activités illégales et leurs effets indésirables sur la stabilité financière et la politique monétaire.
Sur le plan écologique, l’euro numérique sera différent du bitcoin, car selon la BCE, l’énergie nécessaire aux infrastructures qu’elle utilise est « négligeable par rapport à la consommation énergétique et à l’empreinte environnementale des cryptoactifs tels que le bitcoin ».
Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion du conseil des gouverneurs à Francfort, la BCE précise que l’objectif est d’offrir « la forme de monnaie la plus sûre ».
Avec l’euro numérique, les consommateurs pourraient payer leurs courses, en ligne ou via une application mobile, ou hors-ligne avec l’aide de cartes de paiement similaires à la carte de débit.
Monnaie virtuelle : d’autres expérimentations en cours
La Banque centrale européenne n’est pas la seule à s’être lancée dans un tel projet. Depuis le mois de mars, la Chine teste une version numérique de la monnaie officielle chinoise, le e-yuan, et compte en faire une monnaie internationale. L’arrivée de la monnaie virtuelle est prévue pour février 2022, lors des Jeux olympiques d’hiver de Pékin.
De son côté, en 2019, Facebook avait également annoncé le lancement de son projet de monnaie virtuelle, Diem (ex-Libra), l’objectif étant de « développer une devise et une infrastructure financière mondiales simples, au service de milliards de personnes », précise le livre blanc. Si le projet a perdu de son ampleur, notamment face aux boucliers levés par les États et régulateurs mondiaux, il devrait finalement voir le jour cette année, en même temps que le portefeuille virtuel de Facebook censé permettre aux utilisateurs de mieux gérer leurs diems.
Quant au projet d’euro numérique, son lancement effectif est prévu autour de 2025-2026. L’annonce a été saluée par Paris et Berlin qui conditionnent toutefois la création d’une version numérique de l’euro à une « décision politique » des 19 États membres de la zone euro, et les appellent à s’impliquer étroitement dans les travaux qui vont être menés.