Les banques rouvrent leurs agences
Depuis la prise de pouvoir des talibans, l’activité économique du pays tourne au ralenti. Ces dernières semaines, les files d’attente se sont allongées devant les banques, les habitants voulant retirer de l’argent avant l’effondrement. Début septembre, les talibans ont autorisé les banques à rouvrir, mais des limites strictes de retrait ont été imposées.
Dans ce contexte, Western Union a annoncé la reprise de ses activités sur le territoire et a décidé d’offrir les frais de transfert pendant deux semaines, jusqu’au 17 septembre. « Nous comprenons les besoins urgents de nos clients et nous nous engageons à les soutenir », explique la compagnie américaine.
De son côté, MoneyGram souligne que les transferts d’argent jouent « un rôle central dans les moyens de subsistance et les besoins quotidiens du peuple afghan ». Le redémarrage de l’activité est un moyen de le soutenir.
Selon la Banque mondiale, les transferts d’argent se sont élevés à 789 millions de dollars en 2020 pour un PIB estimé à 19,8 milliards, soit 4 % environ. Il faut dire que de nombreux Afghans dépendent des paiements envoyés par des membres de leur famille réfugiés à l’étranger. Même si la plupart de ces paiements sont émis depuis l’Iran ou l’Arabie Saoudite, des flux financiers réguliers proviennent également des États-Unis, d’Allemagne et de Grande-Bretagne.
Des opérations soumises au nouveau régime
Dans un communiqué, Western Union et MoneyGram ont indiqué s’être assurées que la reprise des transferts ne poserait pas un problème de conformité avec les sanctions économiques imposées par les États-Unis à l’Afghanistan.
Selon Tyler Hand, responsable des questions relatives à la conformité des opérations chez Western Union, les transferts de fonds personnels vers l’Afghanistan peuvent être traités par les institutions financières. La société est en contact régulier avec le gouvernement américain depuis le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et précise que « les activités humanitaires, y compris les envois de fonds, sont conformes à la politique américaine ».
Ainsi, la durée du maintien de l’activité des transferts de fonds dépendra essentiellement de la réaction de la communauté internationale envers le nouveau régime.
En attendant, la question du traitement des transferts vers l’Afghanistan, un pays passé entre les mains de terroristes, inquiète les spécialistes de la lutte contre le financement du terrorisme et du blanchiment des banques mondiales. Effectivement, des individus ciblés par l’ONU comme terroristes sont devenus proches du gouvernement officiel. Une situation qui a mis les agences de renseignement américaines et étrangères en état d’alerte élevé.