Plusieurs femmes nommées à la tête des divisions de banque de détail
Le secteur bancaire est un des secteurs d’activité qui compte le plus de femmes. D’après les chiffres de la Fédération bancaire française, elles représentaient, en 2020, 57 % des employés et 48 % des cadres.
Pourtant, les femmes dirigeantes n’étaient pas légion, mais les choses semblent être en train d’évoluer. En effet, en 3 ans, 4 femmes ont été nommées à de hautes fonctions, prenant la direction des divisions de banque de détail de grands groupes.
Fin 2018, Christine Fabresse a ainsi été nommée au directoire de BPCE, où elle est responsable de la banque de proximité et des assurances. En avril 2019, Marguerite Bérard a pris la tête de la direction française des banques de détail de BNP Paribas.
Depuis juin 2019, la direction des activités de banque de détail de Société Générale est occupée par Marie-Christine Ducholet, qui a succédé à Laurent Goutard. Enfin, en mars 2021, Marion Rouso a été nommée directrice générale de la division de banque de détail de La Banque Postale, mais aussi directrice générale adjointe de la branche grand public et numérique.
Les choses évoluent aussi dans les caisses régionales des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, dont les directions ont été massivement remaniées en 2021, avec au total un tiers des dirigeants remplacés.
Sur les 10 dirigeants sortants, on comptait 9 hommes. 4 femmes ont pris le relai, ce qui porte à 6 le nombre de femmes directrices de caisses régionales, sur un total de 28 établissements. Quant au Crédit Mutuel Arkéa, il est dirigé depuis 2020 par Hélène Bernicot.
À quand une banque française entièrement dirigée par une femme ?
La féminisation des instances dirigeantes des banques est soutenue par Christine Lagarde depuis qu’elle a accédé, en 2019, à la tête de la Banque centrale européenne. Elle milite pour l’accession des femmes aux postes d’encadrement de la BCE, où elles sont encore loin d’être majoritaires, bien qu’elles représentent 45 % des 3800 employés de l’institution.
Un plan a été mis en place, pour qu’au moins 50 % des postes de cadres leur soient réservés jusqu’en 2026, ce qui permettrait que 40 à 51 % des postes de management soient occupés par des femmes à cette date.
En revanche, dans la banque de financement et d’investissement, les hommes sont largement majoritaires, malgré la présence de quelques rares femmes, comme Anne-Christine Champion, co-responsable mondiale de la banque de grande clientèle de Natixis.
Pourtant, selon Christine Lagarde mais aussi plusieurs chercheurs, dont Michel Ferrary, chercheur affilié à Skema Business School, plus les équipes de direction des banques comptent de femmes, plus les performances de ces établissements sont élevées.
À l’heure actuelle, aucune banque française n’est entièrement dirigée par une femme. À l’échelle de l’Europe, on ne compte que 3 banques dans ce cas : l’espagnole Santander, la Royal Bank of Scotland et la banque norvégienne DNB.
La loi Rixain, adoptée en mai 2021, devrait contribuer à faire bouger les lignes. Elle impose aux grandes entreprises, de plus de 1000 salariés, de compter au moins 30 % de femmes au sein des 10 % de postes à plus haute responsabilité d’ici à 2027, ce pourcentage minimum passant à 40 % à l’horizon 2030.
Pour achever de convaincre les plus réticents, une amende équivalant à 1 % de la masse salariale sera infligée aux entreprises qui ne respectent pas les quotas.