D’après le dernier baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode, consacré à la trésorerie, à l’investissement et à la croissance des TPE-PME, la moitié des dirigeants comptent augmenter les salaires en 2022. Leur motivation première est, à l’heure où les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, de « fidéliser leurs collaborateurs ».
Une augmentation difficilement envisageable pour les plus petites entreprises
Depuis plusieurs mois, la question des salaires s’est imposée dans les usines et les ateliers, où les salariés réclament des augmentations. La revalorisation du SMIC de 2,2 % le 1er octobre dernier a intensifié les demandes, qui s’effectuent normalement dans le cadre des négociations annuelles obligatoires.
Si les attentes sont importantes, les TPE et les PME font pourtant preuve de prudence, comme le révèle le dernier baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab et Rexecode « Trésorerie, investissement et croissance des PME/TPE ». En effet, seul un dirigeant de TPE-PME sur deux compte augmenter les salaires en 2022.
Plus l’entreprise est petite, moins l’augmentation est envisagée : parmi les chefs d’entreprise qui prévoient une hausse des salaires dans l’année, 68 % sont à la tête de PME d’au moins 10 salariés, tandis que 46 % dirigent une TPE.
Les dirigeants qui n’envisagent pas d’augmenter les salaires invoquent en premier lieu des résultats insuffisants, dans 57 % des cas. 48 % d’entre eux expliquent qu’ils préfèrent accorder des rémunérations annexes (primes ou intéressement par exemple).
Augmenter les salaires pour éviter les difficultés de recrutement
En revanche, les 50 % de dirigeants de TPE-PME qui envisagent d’augmenter les salaires en 2022 semblent très conscients des difficultés actuelles de recrutement, car leur choix est majoritairement motivé par la volonté de « fidéliser leurs collaborateurs », pour 75 % d’entre eux.
48 % des chefs d’entreprise interrogés, parmi ceux ayant décidé d’appliquer une augmentation, souhaitent permettre à leurs salariés de conserver leur pouvoir d’achat, tandis que 32 % d’entre eux justifient ces augmentations de salaire à venir par la volonté de « rémunérer la performance ». Seuls 4 % des patrons de TPE-PME ont déclaré vouloir augmenter les salaires en réponse à des revendications du personnel.
Parmi les dirigeants qui ont décidé d’augmenter les salaires en 2022, 63 % prévoient des augmentations plus importantes que durant les 3 années ayant précédé la crise sanitaire. 33 % comptent appliquer des augmentations identiques, et 5 % des augmentations inférieures.
Selon le baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode, en tenant compte du fait que 50 % des dirigeants ne souhaitent pas augmenter les salaires en 2022, l’augmentation salariale moyenne pour les employés de TPE-PME devrait être de 2,2 % cette année.
En parallèle, pour faire face à la hausse des prix des matières premières, 58 % des dirigeants de TPE-PME envisagent d’augmenter leurs prix de vente cette année. Parmi eux, 88 % pensent appliquer une augmentation plus importante que la hausse moyenne observée au cours des 3 années ayant précédé la crise sanitaire.
En prenant en compte les 38 % des dirigeants de TPE-PME qui ne prévoient pas d’augmenter leurs prix de vente, et les 4 % qui ont même l’intention de les baisser, les prix de vente des TPE-PME devraient augmenter en moyenne de 3,8 % en 2022, selon le baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode.