Les TPE-PME, saluées pour leur résilience en 2022, s’attendent à une année 2023 difficile. De nombreuses entreprises ont déjà annoncé l’arrêt temporaire de leur production et craignent que la situation empire au cours des prochains mois. À quelles difficultés doivent-elles s'attendre ?
La flambée des prix de l’énergie
La mise en place d’un bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité pour les TPE de moins de 10 salariés, et le lancement d’un amortisseur électricité pour les PME de moins de 250 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires ne suffisent plus.
D’après la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), près de 9 % des TPE-PME, tous secteurs confondus, craignent de devoir stopper leur activité en raison de la flambée des prix de l’énergie.
Du côté des grands groupes industriels, environ 400 se sont manifestés auprès du Comité interministériel de restructuration industriel (CIRI) qui a pour mission d’aider les entreprises en difficulté.
Même si tous les secteurs sont touchés, l’industrie agroalimentaire, qui est en pleine période de négociations commerciales, redoute particulièrement les semaines à venir.
Le remboursement des dettes et PGE
Entre mars 2020 et juin 2022, près de 700 000 prêts garantis par l’État ont été accordés par les banques pour un montant dépassant les 143 milliards d’euros. Ces prêts ont permis aux entreprises de maintenir leur activité pendant la pandémie du Covid-19 et de renflouer leur trésorerie à des conditions avantageuses.
Selon Philippe Brassac, président de la Fédération bancaire française (FBF), « à peu près 25 % des montants, en capital, ont été remboursés ».
Toutefois, l’inquiétude grandit chez les TPE-PME. Le baromètre Bpifrance, Le Lab, et Rexecode publié en novembre dernier rapportait que 9 % de ces entreprises pensaient ne pas être en mesure de rembourser leur dette, une proportion en hausse de 2 points par rapport à la précédente enquête réalisée sur le sujet.
Ces craintes sur les PGE s’accompagnent d’une dégradation de la trésorerie des entreprises dans les prochaines semaines dans un contexte de crise énergétique et de probable récession.
La pression sur les salaires
Face à la hausse des prix, il y a eu une revalorisation de 3,5 % du point d’indice des fonctionnaires en juillet dernier. Dans le secteur privé, au 3ème trimestre 2022, le salaire mensuel de base a progressé de 3,7 % sur un an en moyenne, selon la direction des recherches du ministère du Travail (Dares). Cela marque une accélération de 0,6 point par rapport aux trois mois précédents.
Ces revalorisations ne permettent pas de faire face à l’inflation qui s’est établit à 5,9 % sur un an. En effet, les salaires augmentent moins vite que les prix. Cela met en difficulté les chefs d’entreprise dont les négociations annuelles obligatoires vont débuter sous peu. Selon une enquête menée par le cabinet Alixio en fin d’année, les deux tiers des entreprises interrogées prévoyaient d’augmenter leurs salariés d’environ 4,3 % en 2023.
[PRESSE]
— Alixio (@AlixioConseil) December 8, 2022
📢 Les résultats de notre dernière grande enquête « Inflation & Salaires » dans #leParisien du 07/12.
✔ 95% des entreprises interrogées prévoient un budget d’augmentation salariale supérieure à 3%, avec une moyenne à 4.5%#salaires #inflation #dialoguesocial pic.twitter.com/3jkGvIGKKJ