Même si le volume de transactions frauduleuses était en baisse en 2022, il représentait un préjudice total de 1,19 milliard d’euros selon la Banque de France. Pour améliorer le traitement des données et limiter les risques de fraudes bancaires, les banques misent sur l’intelligence artificielle (IA).
Le chèque, le moyen de paiement le plus fraudé
En 2022, la fraude aux moyens de paiement en France s’élevait à 1,19 milliard d’euros, un chiffre en baisse de 4 % par rapport à l’année précédente, mais qui représente tout de même un manque à gagner pour les banques.
Le chèque figure parmi les moyens de paiement les plus fraudés bien qu’il soit de moins en moins utilisé. L’année dernière, le montant des opérations frauduleuses par chèque a atteint 395 millions d’euros, soit un tiers des montants fraudés tous moyens de paiement confondus. La principale escroquerie reste l’utilisation de chèques perdus ou volés encaissés par le fraudeur ou utilisés comme moyen de paiement. Le montant moyen fraudé s’élève à 1579 euros, précise le dernier rapport de l’OSMP (Observatoire de la sécurité des moyens de paiement).
D’autres techniques de fraude se développent en parallèle telles que l’escroquerie par détournement ou rejeu qui consiste à intercepter un chèque lors de son envoi vers le bénéficiaire ou à présenter de nouveau un chèque déjà émis à l’encaissement.
Vers un renforcement des contrôles avec l'aide de l'IA
Sous la pression des régulateurs, les banques renforcent les contrôles et « tentent d’améliorer leur efficacité opérationnelle avec l’adoption de l’intelligence artificielle », précise Thomas Rocafull, associé chez Sia Partners, interrogé par le journal Les Echos.
Plus précisément, elles ont recours à des dispositifs de machine learning leur permettant d’identifier plus facilement et rapidement les caractéristiques communes des fraudes.
Par exemple, Société Générale a développé une solution, « Mosaic », utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique et de modélisation comportementale pour mieux détecter les fraudes. À côté des banques, des startups spécialisées émergent dont Bleckwen. Créée en 2019, la société a mis au point des solutions de scoring pour les organismes de crédit. Plusieurs banques y ont recours comme BNP Paribas, Carrefour Banque et RCI pour leur offre de crédit à la consommation.
« Les solutions d'intelligence artificielle appliquées à la lutte contre la fraude aident clairement à limiter les pertes financières », explique François Saulnier, CEO chez Bleckwen.
La prévention et la détection de la fraude bancaire devraient se renforcer davantage avec l’émergence de l’intelligence artificielle générative.
Des outils comme ChatGPT sont nécessaires pour « analyser les montagnes de données et faire un tri pour repérer les éventuelles anomalies », rapporte Thomas Rocafull aux Echos.
Ces outils, qui ne sont toutefois pas censés se substituer au bon jugement et à l’expertise humaine, se développent massivement au sein des banques en France, mais aussi dans les autres pays européens.