Les banques en ligne, qui ont pour la plupart vu le jour dans les années 2000, étaient alors considérées comme avant-gardistes. Aujourd’hui, elles peinent à être rentables, malgré plusieurs changements de modèle économique. Éléments de réponses sur leur avenir.
En 20 ans, les modèles économiques se sont succédé
Les grands groupes bancaires sont, pour la plupart, quelque peu encombrés par leurs banques en ligne. Celles-ci furent créées au début des années 2000, alors qu’Internet commençait à peine à intéresser le grand public.
À l’époque, les sites web des banques traditionnelles n’offraient pas les services qu’ils proposent aujourd’hui. Ils servaient principalement de vitrine, et les clients avaient l’habitude de se rendre dans les agences pour effectuer les opérations courantes. Dans ce contexte, les banques en ligne étaient alors considérées comme avant-gardistes.
Au fil des années, elles ont dû changer à plusieurs reprises de modèle économique pour survivre. Dans un premier temps, avant l’éclatement de la bulle Internet, il s’agissait davantage de sites de courtage dédiés aux particuliers.
Par la suite, les banques en ligne, encore éloignées du modèle économique actuel, se sont consacrées à l’épargne en ligne. Alors que les taux de rémunération étaient beaucoup plus élevés qu’aujourd’hui, elles attiraient les clients en proposant des taux très attractifs pendant une durée prédéterminée.
Lorsque les taux ont commencé à baisser de manière significative, ce modèle économique n’a plus permis aux banques en ligne de se démarquer. Surtout qu’en parallèle, avec l’aide des fintech, les banques traditionnelles ont commencé à proposer de plus en plus de services numériques, rattrapant l’avance prise par les banques en ligne.
Par conséquent, les acteurs historiques nés dans les années 2000 n’ont eu d’autre choix que d’adopter leur modèle économique actuel, et de s’aligner sur les offres des banques en proposant à la fois des produits d’épargne, des assurances-vie et des crédits.
Des banques en ligne qui sont rarement rentables
Malgré cela, les banques en ligne peinent à être rentables, et un nouveau modèle économique reste encore à inventer pour assurer leur avenir. Bien qu’elles attirent sans cesse de nouveaux clients, souvent à l’aide de primes et de tarifs très bas, ces clients restent peu nombreux à en faire leur banque principale, trop peu nombreux pour rapporter suffisamment.
Depuis de nombreuses années, Fortuneo, la banque en ligne de Crédit Mutuel Arkéa, affirme être la seule rentable parmi toutes ses concurrentes. Boursorama, filiale de Société Générale, proclame qu’elle serait rentable si elle déduisait les coûts d’acquisition de nouveaux clients.
Tous les groupes bancaires cherchent une solution pour que leurs banques en ligne leur rapportent davantage qu’elles ne leur coûtent, ou décident de renoncer, à l’image d’ING qui a préféré se retirer du marché français. En avril 2021, BforBank a été recapitalisée par Crédit Agricole pour la 3ème fois depuis sa création, tandis que Fidor, une néobanque allemande rachetée par BPCE, a été cédée quelques années plus tard à un fonds d’investissement américain.
BNP Paribas a choisi, avec Hello Bank, de cibler plus particulièrement les autoentrepreneurs en France et les millenials en Belgique, estimant que le pari de la segmentation serait plus rentable. Ces difficultés à trouver le bon modèle économique n’ont pas empêché la Banque Postale de se lancer à son tour avec My French Bank.
L’avenir des banques en ligne reste incertain et un nouveau modèle économique devra probablement être trouvé. Pour Boursorama, qui vient d’entrer en négociations exclusives avec ING afin de racheter son portefeuille de clients en France, les années à venir s’annoncent en revanche plus sereines.