Les prix à la consommation ne cessent d’augmenter, contraignant la Banque centrale européenne à prendre des mesures fortes. Après une première hausse de ses taux directeurs de 50 points de base, la BCE s’apprête de nouveau à les relever. Les marchés monétaires se préparent à une augmentation de 75 points de base.
L’inflation bientôt au-delà de 10 %
Les prix à la consommation, selon les données publiées par Eurostat, ont augmenté en août de 9,1 % sur un an dans la zone euro, contre 8,9 % au mois de juillet. L’inflation progresse à toute vitesse, et devrait dépasser les 10 % dans les mois à venir.
Désormais, c’est la hausse des coûts de production qui commence à se faire sentir, avec une augmentation des prix des services de 3,8 %, des biens industriels de 5 % et des prix alimentaires de 10,6 %, tandis que l’impact des prix de l’énergie sur la hausse globale des prix a très légèrement baissé.
Après des années de taux négatifs, la Banque centrale européenne a relevé une première fois ses taux directeurs de 50 points de base au mois de juillet. La probabilité d’une nouvelle hausse à compter du 8 septembre avait alors été évoquée par sa présidente, Christine Lagarde.
Une hausse des taux approuvée par les banques centrales
La nouvelle hausse des taux de la BCE, qui devait être de 50 points de base, risque fort d’atteindre les 75 points de base, comme le prévoient les marchés jeudi 1er septembre avec une probabilité de 80 %.
Une telle hausse des taux n’avait pas été appliquée par la BCE depuis 1999. Pendant les 20 années suivantes, les hausses n’ont jamais dépassé les 25 points de base.
La probable hausse de 75 points de base n’est pas contestée par les banques centrales, qui appellent majoritairement à prendre des mesures fortes pour lutter contre la hausse des prix, quand bien même ces mesures viendraient à mettre un frein à l’activité économique.
Selon Joachim Nagel, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE et président de la Deutsche Bundesbank, une forte hausse des taux directeurs est nécessaire au mois de septembre, et devra être suivie de nouvelles augmentations dans les mois à venir.
Même son de cloche du côté d’Isabel Schnabel, membre du directoire la BCE, qui a déclaré lors du symposium de Jackson Hole le 26 août que des « sacrifices » étaient nécessaires pour lutter contre l’inflation, « même au risque d'une croissance réduite et d’une hausse du chômage ».
Toutefois, selon certains économistes, l’inflation ne progressant pas à la même vitesse dans tous les pays de la zone euro, l’application d’une seule et même politique monétaire risque de manquer d’efficacité. Par ailleurs, le rendement des emprunts d’État va être directement impacté par la hausse des taux de la BCE.