Pour obtenir un financement lorsqu’elles ne sont pas éligibles à un prêt bancaire classique, ou pour que le financement accordé soit plus important, certaines entreprises n’hésitent pas à mettre leur stock en garantie. Cette méthode alternative de financement, appelée gage sur stock, est amenée à se développer.
Le gage sur stock connaîtra-t-il le même essor que l’affacturage ?
Aujourd’hui, le gage sur stock est un marché restreint en France, avec seulement 2,5 milliards d’euros d’encours de crédit garantis, sur un total de 1 214 milliards d’euros d’encours de crédits aux entreprises.
Pourtant, à la manière de l’affacturage, qui permet à une entreprise d’obtenir un remboursement anticipé de ses créances en passant par un organisme tiers, le gage sur stock pourrait être amené à se développer dans les prochaines années.
Actuellement, le marché français du gage sur stock est environ au même niveau que celui de l’affacturage il y a deux décennies. Or, en l’espace de 15 ans, l’affacturage a pris la tête du classement des financements à court terme, se plaçant ainsi devant le découvert bancaire.
Le marché de l’affacturage pèse désormais plus de 327 milliards d’euros, avec une croissance annuelle de 12,7 % en 2021.
Un contexte favorable au développement du gage sur stock
Le gage sur stock pourrait bien suivre le même chemin, et connaître un véritable essor dans les années à venir. Les spécialistes du secteur estiment que le contexte est favorable à un développement de cette méthode alternative de financement.
Pour commencer, plusieurs textes de loi ont permis de simplifier la mise en œuvre du gage sur stock depuis 2016. La loi Pacte a notamment eu pour conséquence d’autoriser les entreprises à mettre de nouveaux actifs en gage, tout en mettant fin à des sûretés qui n’étaient plus justifiées. Une entreprise peut désormais mettre en gage, à titre d’exemple, les panneaux solaires installés sur le toit de ses bureaux.
Par ailleurs, la digitalisation des entreprises pourrait, selon les spécialistes, jouer un rôle dans le développement du gage sur stock. En effet, le marché de l’affacturage a réellement pris de l’ampleur lorsque la numérisation des factures est devenue possible.
Dernier argument des spécialistes du secteur : la fin des dispositifs publics de soutien aux entreprises risque, pour un certain nombre d’entre elles, d’avoir pour conséquence un accès plus difficile aux prêts bancaires classiques.
On ne compte actuellement que 3 milliards d’euros de stocks gagés, mais la nécessité de trouver une alternative au financement habituel risque donc de s’imposer, d’autant que les ressources sont bien présentes. Les spécialistes évaluent en effet à 700 milliards d’euros le montant total des stocks pouvant être gagés.
Le gage sur stock ne doit pas être envisagé comme un remplaçant des financements classiques que sont le prêt bancaire, le découvert ou l’affacturage, mais comme un complément. Cette méthode présente tout de même un risque plus grand lorsqu’il est question de gage sur stock avec dépossession, qui prive l’entreprise de l’accès partiel ou total à ses marchandises.