Lors de la 8ème édition du Climate Finance Day, Bruno Le Maire a appelé les acteurs financiers à faire preuve de plus de transparence. Le ministre des Finances estime que les efforts en faveur du climat engagés par les banques sont insuffisants.
Une quarantaine de militants écologistes présents
Le Climate Finance Day s’est déroulé ce 27 octobre à Paris en l’absence de nombreux « poids lourds » du secteur alors que l’année dernière, les participants avaient pu s’entretenir avec des habitués de l’évènement comme Benoît Bazin, PDG de Saint-Gobain, Philippe Brassac, Directeur général de Crédit Agricole SA, Thomas Buberl, PDG d’AXA, ou encore Laurent Mignon, président du directoire du Groupe BPCE.
Face à l’absence de plusieurs grands patrons, pendant la plénière d’ouverture, Augustin de Romanet, PDG du groupe ADP et président de Paris Europlace, a tenu à remercier ceux présents dans la salle.
Il faut dire que le matin, une quarantaine de militants des ONG Les Amis de la Terre et Alternatiba ont envahi les lieux pour dénoncer un sommet du « greenwashing ». Ils ont notamment déversé de la peinture noire sur les marches pour simuler le pétrole et lancé des fumigènes pour représenter le gaz. Les militants portaient des bannières accusant BNP Paribas de financer de nouveaux projets avec ces énergies fossiles.
🔴[ACTION EN COURS] 🔴
— Alternatiba Paris (@alternatiba75) October 27, 2022
✊ 60 activistes de @alternatiba75 et des @amisdelaterre se sont invité·es au #CFD2022 pour dénoncer le soutien de @BNPParibas au développement des énergies fossiles et exiger de leur part une réelle politique climatique. #AffaireBNP pic.twitter.com/2TUem5a0Xk
« Je suis sûr que sans cette peur des activistes, des personnalités que nous verrons en vidéo aujourd'hui, seraient ici avec nous », a indiqué Augustin de Romanet.
Des efforts jugés insuffisants
Bruno Le Maire, qui faisait partie des absents, a fait parvenir une vidéo dans laquelle il reproche aux acteurs de la finance leur manque d’ambition climatique.
« Nous n'y sommes pas. Nous devons aller plus vite, plus fort et nous devons faire preuve de plus de transparence », a insisté le ministre.
Ce discours n’est pas nouveau. Malgré les engagements pris par les grands groupes, les résultats ne sont pas ceux escomptés.
Un rapport récemment publié par l’AMF et l’ACPR sur le suivi de l’évaluation des engagements climatiques des acteurs de la Place de Paris indique que « le financement du charbon décroît à un rythme inégal selon les acteurs financiers et l'ambition des politiques sectorielles sur les autres énergies fossiles ne témoigne pas d'inflexion notable ».
Les banques françaises à l’offensive
De leur côté, les banques continuent d’afficher leurs efforts en faveur du climat. Deux jours avant l’évènement, dans un communiqué, la Fédération bancaire française (FBF) précisait que les prêts aux énergies fossiles ne représentaient plus que 25 milliards d’euros, soit 0,27 % du total de bilan des banques et que le financement des énergies renouvelables avait progressé à plus de 100 milliards d’euros à fin 2021.
Malgré la guerre en Ukraine et la crise énergétique, les banques françaises veulent montrer qu’elles poursuivent leurs efforts dans la transition écologique. Des annonces qui ont été accueillies froidement par les ONG.