La crise du Covid-19 a poussé les Français à accumuler de l’épargne, parfois de manière forcée, sur des supports dont fait partie l’assurance-vie. Selon les chiffres de la Banque de France, entre le 1er trimestre 2020 et le 2ème trimestre 2021, le surplus d’épargne financière s’élève à 157 milliards d’euros, contre 111 milliards d’euros à fin 2020. Zoom sur les impacts de la crise sanitaire sur le marché.
Assurance-vie : des versements supérieurs aux retraits
L’assurance-vie séduit toujours plus les Français, même dans le cadre de la crise sanitaire. Rappelons que ce produit d’épargne de long terme se décline en plusieurs supports :
- les supports en euros avec un capital garanti,
- les supports de type unités de compte garantissant seulement le nombre d’unités et non leur valeur,
- les contrats multi-supports.
Différentes raisons motivent les épargnants à se tourner vers ce placement :
- la possibilité de bénéficier d’un régime de fiscalité spécifique,
- d’une épargne en prévision d’une retraite,
- d’un rendement globalement plus élevé que les dépôts bancaires rémunérés.
Selon la Fédération Française de l’Assurance (FFA), l’assurance-vie n’aura jamais autant collecté qu’en 2021. Le mois d’août affiche à lui seul une collecte nette de 2,2 milliards d’euros, soit une hausse de +2,2 milliards d’euros par rapport au mois d’août 2020. Les unités de compte ont battu des records sur cette période avec plus de 2,3 milliards d’euros de cotisations versées. À fin août 2021, l’encours total des contrats d’assurance-vie atteignait 1854 milliards d’euros.
Finalement, en considérant l’ensemble des supports, les épargnants ont effectué plus de versements que de retraits en août, une tendance qui devrait se maintenir à la hausse à en croire les professionnels du secteur.
Pas de fragilité accrue des sociétés d’assurance
L’épidémie de Covid-19 a fortement impacté l’activité économique. En 2020, l’activité mondiale s’est rétractée de -3,5 %, d’après le Fonds monétaire international (FMI). Sur le plan national, la Banque de France estime que le PIB a chuté de 8 % en 2020, mais que l’activité retrouvera son niveau d’avant crise.
Les mesures de soutien mises en place par les autorités nationales et européennes ont permis d’éviter une crise financière. Les organismes d’assurance, dont le taux moyen de couverture du capital de solvabilité requis (CSR) s’élevait à 267 % en 2019, ont pu préserver leur situation financière. Leur ratio de solvabilité est passé de 243 % fin 2020 à 254 % au 1er trimestre 2021.
Ainsi, dans ce contexte de crise sanitaire, l’assurance-vie a démontré sa résilience. Après une brève augmentation des rachats début 2020, ceux-ci ont significativement reculé pendant la période de confinement avant de revenir à des niveaux proches de leur moyenne à long terme. Le marché poursuit désormais sa transformation engagée dans l’environnement de taux bas au profit des supports en unités de compte qui ont connu une collecte nette positive de 23,9 milliards d’euros en 2020.