Les deeptech françaises, ces startups spécialisées dans les innovations de rupture, se sont multipliées en 2021. Trois ans après le lancement d’un plan gouvernemental, Bpifrance fait le bilan de l’évolution du secteur dans l’Hexagone.
Des moyens conséquents au service des deeptech françaises
Lancé en 2019, le Plan Deeptech, doté de 3 milliards d’euros, visait à faire de la France un véritable vivier de jeunes pousses disruptives, utilisant des technologies de rupture. Dans un rapport récemment publié, Bpifrance dresse un premier bilan du Plan Deeptech à 3 ans.
En 2021, les créations de deeptech françaises ont enregistré une hausse de 26 % par rapport à 2020, avec 250 nouvelles startups.
Le Plan Deeptech poursuit 3 objectifs :
- favoriser la création de nouvelles deeptech, au rythme de 500 startups deeptech par an ;
- mobiliser des moyens conséquents au service de la croissance et de l’accompagnement de ces jeunes pousses ;
- et « dynamiser les écosystèmes d’innovation » rappelle Bpifrance dans un communiqué de presse.
Selon Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance, « tous les voyants de la Deeptech sont au vert, avec une mobilisation sans précédent des acteurs de l’écosystème sur l’ensemble du continuum pour faire émerger, financer, accompagner les projets des entrepreneurs qui construisent aujourd’hui la France de demain ».
Par ailleurs, le grand plan d’investissement France 2030, qui vise à développer les compétences technologiques de l’Hexagone dans plusieurs secteurs stratégiques, comme l’énergie, l’espace, l’aéronautique et l’automobile, va encore renforcer les moyens mis à disposition des deeptech.
Deeptech française : un objectif de 10 licornes d’ici 2025
En 2021, les dispositifs de financement déployés par Bpifrance ont bénéficié à 553 startups deeptech. Au total, 90 % des deeptech françaises ont déjà pu profiter d’une aide à l’innovation de la banque publique. Les montants attribués ont considérablement augmenté, avec une hausse de 80 % en un an.
Selon les estimations de Bpifrance, l’objectif de 500 nouvelles deeptech par an devrait être atteint en 2024, si le dynamisme actuel se maintient. Sur les 250 deeptech créées en 2021, 40 % sont spécialisées dans le secteur de la santé, et 20 % dans l’industrie.
43 % de doctorants se disent « prêts à créer leur startup », et 70 % de leurs encadrants « souhaitent plus d’incitation à l’entreprenariat par leurs institutions ».
Les deeptech françaises ont levé, en 2021, 2,3 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 90 % en un an. Bpifrance joue un rôle majeur dans le financement de ces startups, « en intervenant directement ou indirectement dans 70 % des levées de fonds depuis 2019 ».
L’année dernière, la banque publique a ainsi investi directement 375 millions d’euros, auxquels se sont ajoutés 401 millions d’euros de financement indirect, via des fonds d’investissement Deeptech.
Actuellement, la France compte 5 licornes dans le secteur de la deeptech, dont la plus récente est Exotec, spécialisée dans la robotique industrielle. Bpifrance espère voir ce chiffre doubler d’ici 2025. Le plan d’investissement France 2030 devrait permettre d’atteindre cet objectif.