Des conditions d’accès au crédit immobilier plus strictes

Chaque trimestre, Crédit Logement / CSA dévoile des chiffres révélateurs de l’état du marché immobilier. Le second trimestre 2022 a été marqué par des conditions d'accès au crédit immobilier plus strictes, notamment une hausse des taux d’intérêt pénalisant les ménages disposant d’un budget limité pour accéder à l’emprunt.

Les taux immobiliers poursuivent leur hausse

Mauvaise nouvelle pour les investisseurs : les taux immobiliers poursuivent la hausse entamée il y a plusieurs mois. Le taux moyen s’est établi à 1,39 % en mai, puis à 1,52 % en juin, avant d’atteindre 1,64 % à la mi-juillet 2022.

« Après une hausse de 4 points de base (pdb) durant les deux premiers mois de 2022, la progression est nettement plus rapide depuis : + 42 pdb sur les quatre derniers mois », analyse l’Observatoire.

La hausse des taux de crédit immobilier reste néanmoins mesurée comparée à celle de l’inflation qui a atteint 5,8 % sur un an en juin et explosé de 184 points de base.

 

Un contexte pénalisant les plus modestes

Le contexte actuel ne joue pas en faveur des emprunteurs qui disposent d’un budget limité pour concrétiser leur projet immobilier. Ceux-ci sont particulièrement pénalisés par la hausse générale des prix qui rend les fins de mois difficiles.

Entre la baisse de pouvoir d’achat, la guerre en Ukraine qui a fait bondir le coût de certains matériaux de construction et la recommandation du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) concernant le taux d’effort qui ne doit pas excéder 35 %, l’accès au crédit immobilier est devenu plus restrictif.

Désormais, seuls les emprunteurs justifiant de niveaux de revenus supérieurs et un apport personnel conséquent peuvent décrocher un crédit. Le revenu moyen des acheteurs a ainsi augmenté de 4,7 % en un an alors que le taux d’apport personnel affiche une hausse de 16,8 %.

 

« Les ménages disposant d'un faible apport n'ont plus d'espace sur le marché », estime Michel Mouillart, économiste de l'Observatoire Crédit Logement CSA.

Le profil des nouveaux emprunteurs se transforme vers des foyers plus aisés et ayant déjà une épargne importante.

Pour pouvoir emprunter, les particuliers les plus modestes sont contraints de souscrire un prêt immobilier sur une durée plus longue. 65 % des emprunts sont aujourd’hui contractés sur une durée comprise entre 20 et 25 ans, une proportion jamais atteinte auparavant.

Les taux loin d’avoir terminé leur ascension

Le durcissement des conditions d’accès au crédit n’est pas constaté uniquement en France. Un rapport publié en juillet par la BCE montre que les conditions d’octroi de crédit immobilier au sein de la zone euro se sont durcies au deuxième trimestre et cette tendance devrait se maintenir dans les prochains mois.

En France, la hausse des taux ne devrait pas s’arrêter là. Effectivement, ceux-ci pourraient atteindre 2,25 % d’ici la fin de l’année si la Russie décidait de couper le gaz à l’Europe, indique l’Observatoire Crédit Logement / CSA.