Impactées par les sanctions occidentales prises à la suite de l’invasion de l’Ukraine, les entreprises russes se retrouvent mises à l’écart du système financier international. Par conséquent, les défauts de paiement se multiplient et atteignent désormais le montant de 14 milliards de dollars.
14 milliards de dollars de dette en défaut
Début mars, le premier groupe russe à s’être retrouvé en défaut de paiement était Russian Railways, la compagnie des chemins de fer russes, qui n’avait pas payé le coupon d’une obligation avant la fin de la période de grâce.
Depuis, une vingtaine d’entreprises russes se sont à leur tour retrouvées en défaut de paiement, à l’image de Severstal. Le géant de l’acier n’a pas pu payer à temps les 800 millions de dollars d’intérêts à ses investisseurs.
D’après Bloomberg, le montant total des défauts de paiement des entreprises russes s’élève actuellement à 14 milliards de dollars. Pourtant, ce ne sont pas les ressources financières qui manquent à ces entreprises, mais les sanctions internationales qui les empêchent de procéder aux paiements.
En effet, les fonds sont bloqués par les banques européennes ou américaines en application des sanctions, et les entreprises ou leurs dirigeants placés sur liste noire.
L’État russe bientôt en défaut de paiement
La majorité des défauts de paiement provient des banques russes : à elles seules, Alfa Bank et VTB Bank totalisent 6 milliards de dollars de dette en défaut. Mais de nombreux secteurs sont concernés, comme les producteurs d’engrais ou les entreprises minières.
Ainsi, le producteur de potasse Uralkali et plusieurs autres entreprises du secteur cumulent 1,7 milliard de dollars de défauts de paiement, tandis que la dette en défaut des géants miniers, à l’image de Alrosa ou Nordgold, s’élève à 1,2 milliard de dollars. Tant que les sanctions financières internationales seront en vigueur, les entreprises russes resteront en situation de défaut de paiement, ce qui bloque l’arrivée de nouveaux capitaux et les empêche également de se refinancer.
L’État russe a quant à lui bénéficié jusqu’ici d’un dispositif exceptionnel lui permettant d’effectuer ses paiements en dollars, alors même qu’il n’a plus la possibilité, depuis début avril, d’utiliser les fonds en dollars présents sur les comptes qu’il détient dans des banques américaines.
Toutefois, à compter du 25 mai, le Trésor américain devrait mettre fin à cette exception, bloquant ainsi un paiement de 100 millions de dollars d’intérêts devant être versé par l’État russe le 27 mai. Moscou devrait donc être officiellement en situation de défaut de paiement 30 jours plus tard, à la fin du délai de grâce.