Depuis le début de la pandémie, les Français ont beaucoup épargné, ce qui n’a pas échappé à l’attention des escrocs. Les arnaques portant sur les faux produits d’épargne se sont multipliées, et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a enregistré en 2021 un nombre record de sites frauduleux sur sa liste noire.
Fraude à l’épargne : de nombreuses usurpations d’identité
Sur l’ensemble de l’année 2021, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution a inscrit 1202 sites frauduleux sur sa liste noire. Il s’agit d’un nombre record, qui s’explique par la recrudescence de fraudes à l’épargne. À titre de comparaison, l’ACPR avait inscrit 1081 sites frauduleux sur sa liste noire en 2020, et un peu plus de 300 seulement en 2019, avant le début de la pandémie.
📢 [COMMUNIQUÉ]
— Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (@ACPR_actu) January 19, 2022
En 2021, l’@ACPR_actu a procédé à 1202 inscriptions sur sa liste noire des sites ou entités proposant, en France, des crédits, des livrets d’épargne, des services de paiement ou des contrats d’assurance sans y être autorisés.
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Les escrocs s’adaptent au contexte actuel : depuis le début de la crise sanitaire, les Français ont accumulé un excès d’épargne qu’ils ont cherché à placer dans des produits sûrs, leur garantissant une disponibilité immédiate de leurs fonds en cas de besoin.
En réaction à ce besoin, les fraudeurs ont majoritairement mis en place des arnaques concernant de faux livrets d’épargne, mais aussi de faux crédits et de fausses assurances-vie. Dans 50 % des cas, ils ont usurpé l’identité de vrais établissements ou intermédiaires financiers.
Pour éviter d’être victime d’une escroquerie, il ne suffit donc plus de s’assurer que l’établissement dont émane l’offre existe bel et bien. Cette technique était déjà utilisée en 2019, mais le nombre de sites frauduleux y ayant recours a énormément augmenté.
Démarcher les établissements plutôt que répondre aux sollicitations
Le premier conseil de l’ACPR est de ne pas répondre aux sollicitations extérieures, mais d’aller soi-même chercher les offres susceptibles de correspondre à ses besoins. En cas de sollicitation, si le produit d’épargne semble intéressant, il convient avant toute chose de s’assurer que l’organisme en question dispose des autorisations nécessaires pour proposer des assurances ou des produits bancaires.
Pour cela, les épargnants sont invités à consulter divers registres :
- le registre des organismes d’assurance,
- le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance,
- le registre des agents financiers.
Si l’organisme en question ne figure sur aucun de ces registres, il s’agit de toute évidence d’une tentative de fraude.
Mais en raison des nombreuses usurpations d’identité, un organisme proposant un produit frauduleux peut très bien figurer sur l’un de ces registres. Pour réduire les risques, il convient de consulter la liste noire des crédits, livrets d’épargne, services de paiement ou contrats d’assurance mise à jour par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et l’Autorité des marchés financiers.
Par ailleurs, des produits d’épargne aux rendements trop élevés doivent inciter à la vigilance, même s’il ne s’agit que de rendements de 3 à 4 %. Les personnes victimes d’escroqueries liées à de faux livrets d’épargne ont perdu en moyenne 72 000 euros en 2021.
L’ACPR a augmenté les moyens humains pour répertorier les fraudes, et met l’accent sur la prévention grâce à des campagnes d’information diffusées par différents médias.