Deuxième blockchain au monde après Bitcoin, Ethereum a officiellement vu le jour en 2015. Ce projet, qui va bien au-delà de la cryptomonnaie appelée Ether, possède un potentiel immense malgré des évolutions souvent complexes.
Comment fonctionne Ethereum ?
Ethereum est une plateforme qui repose sur la technologie de la blockchain et qui offre plusieurs possibilités d’utilisation, dont la principale est la création d’applications décentralisées, ou « DApps ». Le projet a été porté par Vitalik Buterin, de son vrai nom Buterin Vitaliy Dmitrievich, un jeune informaticien né en Russie en 1994.
Fasciné par le Bitcoin, Vitalik Buterin imagine le projet Ethereum en 2013, année de la distribution du premier livre blanc à plusieurs acteurs importants du secteur des cryptomonnaies. Ethereum est officiellement lancé fin juillet 2015 ; aujourd’hui, il s’agit de la 2ème blockchain la plus utilisée au monde après Bitcoin.
Ethereum est une plateforme dont le principal rôle n’est pas, comme pour Bitcoin, de transférer des cryptomonnaies, mais de permettre à ses utilisateurs de développer des applications décentralisées. Ces « DApps » (« Decentralized Applications ») sont des logiciels open source qui n’utilisent pas un serveur, comme le font les applications habituelles, mais la technologie de la blockchain.
Elles ne dépendent donc pas d’un tiers, comme une entreprise privée ou un État, et échappent ainsi à toute forme de contrôle. Leur décentralisation les rend aussi très sûres et particulièrement difficiles à pirater.
Ethereum, un potentiel immense qui ne se limite pas à la cryptomonnaie
Véritable ordinateur mondial décentralisé, Ethereum ne poursuit pas les mêmes objectifs que Bitcoin. Si les deux cryptomonnaies ont des similitudes, l’Ether n’a pas pour ambition de se substituer aux monnaies traditionnelles. Sa vocation principale est de servir de monnaie d’échange sur les réseaux Ethereum.
Ethereum permet donc aussi bien de recevoir et d’envoyer de l’Ether que de développer des DApps ou de créer sa propre cryptomonnaie. Grâce à l’Ether, les utilisateurs peuvent lever des fonds pour développer leurs applications décentralisées.
Par ailleurs, Ethereum est utilisé pour programmer des « Smart Contracts » : ces contrats intelligents permettent de fixer, au sein même de la blockchain, les règles d’un accord établi entre deux parties grâce à un code informatique. Ainsi, c’est seulement lorsque toutes conditions d’exécution sont respectées que les actifs numériques peuvent être automatiquement transférés, ce qui sécurise le processus.
Le programme informatique remplace le tiers de confiance dans les relations contractuelles, et si à l’heure actuelle les contrats intelligents n’ont pas de valeur juridique, certaines entreprises entrevoient déjà de nombreux avantages à l’utilisation de ces Smart Contracts : réduction des litiges et des coûts associés, automatisation des paiements dès lors que les obligations contractuelles sont respectées, simplification des transactions, etc.
Les limites d’Ethereum
Toutefois, Ethereum a également des faiblesses. Son fonctionnement décentralisé, qui participe pleinement à son potentiel, crée également des limites au développement de la plateforme.
Les évolutions sont parfois rendues très laborieuses par l’absence même de centralisation, comme le montre la mise à jour du protocole de validation des transactions, prévue pour septembre, mais attendue depuis 2016.
Par ailleurs, les frais de transaction sont extrêmement élevés, ce qui rend les échanges compliqués. Même si Joe Lubin, co-fondateur d’Ethereum, y voit le signe du succès de la plateforme, une modernisation de la blockchain n’en reste pas moins très attendue par ses utilisateurs pour remédier à ces inconvénients.