Le Haut Conseil de stabilité financière a récemment publié son huitième rapport annuel dans lequel il revient sur le contexte macroéconomique et financier français jusqu’en septembre 2022. Le HCSF pointe entre autres un durcissement des conditions de financement des entreprises, impactées par la hausse des taux d’intérêt.
Faire face à la flambée des prix
Les ménages ne sont pas les seuls à s’inquiéter de l’augmentation des prix de l’énergie. Lignes de production à l’arrêt, dégradation des marges, approvisionnements tendus… Les entreprises tirent la sonnette d’alarme et demandent des mesures d’urgence à l’État.
Certains membres du gouvernement ont plaidé pour un système de prise en charge partiel des factures au-delà d’un prix cible. Ce dispositif serait financé par les 7 milliards d’euros de recettes générés grâce au plafonnement à 180 euros le MWh du prix de l’électricité pour les producteurs. Mais pour le moment, des mesures plus ciblées semblent envisagées.
#PouvoirDachat | 🕓 Contre la hausse des prix, l’État agit : depuis le 1er octobre 2022, les #entreprises de 20 à 249 salariés bénéficient d’une réduction de cotisations patronales, au titre des heures supplémentaires.
— Ministère de l'Économie et des Finances (@Economie_Gouv) October 25, 2022
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#PouvoirDachat | Contre la hausse des prix, l’État agit : certaines règles concernant les titres-restaurant évoluent :
— Ministère de l'Économie et des Finances (@Economie_Gouv) October 24, 2022
✔ Plafond de paiement : 25 €
✔ Utilisation pour tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable.
Plus d'infos 👉 https://t.co/vT9VoVrA4x pic.twitter.com/51EkT6b6d3
En attendant, la situation reste inconfortable pour les entreprises qui ont suivi les conseils du chef de l’État et n’ont pas sécurisé leur prix d’achat d’énergie pour 2023.
Emmanuel Macron avait expliqué que la France allait « veiller collectivement, avec les Européens, à retrouver des prix plus raisonnables et donner de la visibilité sur les prix du gaz et de l'électricité, pour que tout cela soit soutenable ».
Un durcissement des conditions de financement
Pour les entreprises, le plus dur reste à venir, car la hausse actuelle des taux d’intérêt présente, à moyen terme, « un risque de durcissement [de leurs] conditions de financement », estime le HCSF dans son rapport publié le 25 octobre.
Le chiffrage annoncé par l’organisme français montre que les entreprises pourraient avoir à verser 22 milliards d’euros aux banques ces trois prochaines années en raison de l’évolution des taux. Si ce scénario, basé sur une hausse immédiate des taux de crédit de 200 points de base, se confirme, les conditions de financement des entreprises pourraient fortement se dégrader. Le HCSF évoque des conséquences sur les conditions en matière d’accès à de nouveaux financements, de service de la dette et de refinancement, mais aussi sur les financements non bancaires.
Dans une étude menée par la BCE, les banques, interrogées sur le sujet, estiment que les conditions se sont « resserrées de façon substantielle » pour les entreprises et les ménages. Il faut dire que les établissements, qui anticipent une hausse du coût du risque, se montrent plus regardants.
Alors que le crédit aux entreprises restait encore dynamique en août dernier, avec des encours ayant progressé de 7,2 %, à près de 1300 milliards d’euros, il est peu probable que la tendance se poursuive à la suite de la remontée progressive des taux d’intérêt. Le HCSF suit avec attention l’évolution des risques sur le système financier français.