L’Advertising Standards Authority, le régulateur britannique de la publicité, s’apprête à rappeler à l’ordre HSBC : d’après l’organisme, la banque pratiquerait le greenwashing dans deux publicités, qui laissent entendre aux potentiels clients que son engagement environnemental est beaucoup plus important qu’il ne l’est en réalité.
Deux publicités jugées trompeuses
D’après les informations du Financial Times, l’Advertising Standards Authority, l’organisme britannique de surveillance de la publicité, est sur le point de mettre en garde HSBC contre le greenwashing.
Le régulateur britannique de la publicité estime que deux publicités récentes de HSBC, affichées aux arrêts de bus de Bristol et de Londres en fin d’année dernière, trompent le consommateur quant au réel engagement environnemental de la banque.
Sur l’une d’elles, HSBC se déclare prête à fournir 1000 milliards de dollars de financement à ses clients pour les aider à atteindre l’objectif de zéro émission nette. L’autre publicité met en avant la plantation de 2 millions d’arbres, dans le but de piéger 1,25 million de tonnes de CO2.
Selon l’Advertising Standards Authority, ces deux publicités entrent dans le cadre du greenwashing en faisant croire que la banque apporte « une contribution environnementale globale positive en tant qu'entreprise », ce qui est de nature à attirer les clients cherchant à ouvrir un compte bancaire, à obtenir une carte de crédit ou un prêt.
L’ASA rappelle le financement d’entreprises polluantes par HSBC
Or, comme le précise l’Advertising Standards Authority dans le document porté à la connaissance du Financial Times, les consommateurs ne pourront pas s’attendre, à la vue de ces publicités, à ce que « HSBC soit simultanément impliquée dans le financement d’entreprises qui ont contribué de façon significative aux émissions de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre, et donc directement en conflit avec les objectifs d'une transition vers le zéro net ».
En guise de preuve, le régulateur britannique de la publicité reprend les informations communiquées dans le rapport annuel de la banque, qui indique noir sur blanc que les actuelles émissions financées par HSBC équivalent à 35,8 millions de tonnes de CO2 par an, en prenant seulement en compte les projets gaziers et pétroliers.
Pour l’Advertising Standards Authority, cette information présente dans le rapport annuel de HSBC prouve que la banque, malgré les initiatives annoncées dans les publicités incriminées, poursuit ses investissements dans les entreprises émettrices de « niveaux notables de dioxyde de carbone ».
Si HSBC a prévu d’arrêter de financer le secteur du charbon en 2040, l’ASA juge ses efforts « lents », à plus forte raison lorsqu’ils sont remis dans le contexte « du Royaume-Uni et d’autres nations travaillant à atteindre des objectifs ambitieux de neutralité carbone ».
Selon le régulateur britannique de la publicité, les futures campagnes marketing de la banque devront, si elles mentionnent des questions environnementales, évoquer en parallèle la contribution de HSBC aux émissions de gaz à effet de serre.
L’Advertising Standards Authority a annoncé il y a quelques mois qu’elle s’apprêtait à durcir ses règles en matière de greenwashing dans les publicités. Au mois de février, l’organisme s’en est pris au fabricant de smoothies Innocent : la marque prétendait, dans une publicité, que sa boisson aux amandes Alpro était « bonne pour la planète », un bénéfice considéré comme exagéré par l’ASA.
En France, à partir du 1er janvier 2023, les entreprises revendiquant leur neutralité carbone, ou celle d’un de leurs produits, seront dans l’obligation de publier un rapport de synthèse prouvant leurs dires.