Quelques mois seulement après les négociations annuelles obligatoires, les banques sont contraintes par l’inflation galopante de reprendre les discussions salariales.
Clause de revoyure et réouverture des discussions salariales
De 2,9 % au mois de janvier, l’inflation a dépassé les 5 % à la fin du mois de mai, obligeant les banques à reprendre en urgence les discussions salariales.
Au sein de CNP Assurances, filiale de la Banque Postale, les négociations annuelles obligatoires avaient entraîné un mouvement de grève, qui s’était finalement soldé par un accord en faveur d’une augmentation générale de 0,75 % pour les salaires bruts annuels compris entre 45 000 et 65 000 euros, et de 2 % pour les salaires bruts annuels inférieurs à 45 000 euros. Mais la progression de l’inflation a rebattu les cartes et l’intersyndicale demande que les discussions salariales reprennent au plus vite. La situation est identique au sein de la branche Crédit Agricole, où les négociations doivent reprendre mardi 28 juin.
Au Crédit Mutuel Alliance Fédérale, le contexte économique a entraîné le déclenchement d’une clause de revoyure, qui prévoyait l’ouverture d’une discussion salariale exceptionnelle en septembre 2022 si l’inflation atteignait ou dépassait les 2 % sur les 8 premiers mois de l’année. L’accélération de l’inflation a finalement incité la direction du groupe à avancer cette réunion au mois de juin, et à appliquer une augmentation salariale générale de 2,2 % à compter du 1er juillet. Quelques mois plus tôt, une augmentation salariale générale de 1 % avait déjà été mise en place, et une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (prime PEPA, dite « prime Macron ») pourrait être versée en fin d’année.
Anticiper les négociations annuelles obligatoires 2023
Dans ce contexte, le secteur bancaire est tenu de réagir rapidement. D’une part, la pression des salariés et des syndicats est forte, et les négociations annuelles obligatoires se sont souvent faites sous tension quelques mois plus tôt. D’autre part, plus l’inflation progresse, plus les augmentations de salaire pourraient être importantes, ce qui incite les banques à presser le pas.
Dans la branche Crédit Agricole, les discussions pourraient aboutir à une augmentation générale dès ce mardi 28 juin, après une première augmentation de 0,77 % en janvier, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Les salariés de Crédit Mutuel Arkéa se sont quant à eux vus accorder une augmentation générale de 800 euros bruts.
Si les discussions portent actuellement sur les salaires 2022, les négociations annuelles obligatoires 2023 sont déjà dans le viseur des banques. Au vu de l’inflation, elles pourraient débuter plus tôt que prévu. Crédit Agricole SA va ouvrir les négociations dès septembre, contre novembre habituellement, et la branche Banque Populaire pourrait faire de même dès le mois de juillet.