L’AMF met en garde contre les sites de trading non autorisés

Ces dernières années, les sites de trading ont fait peau neuve et séduit de plus en plus de particuliers. La plupart misent sur les guides pratiques et formations en ligne pour attirer les investisseurs débutants. Mais alors que le nombre d’épargnants signalant avoir été contactés par un site de trading d’origine étrangère augmente, l’AMF (autorité des marchés financiers) a récemment publié une série de recommandations et mises en garde contre les sites non autorisés.

La Bourse séduit de nouveau les particuliers

Face à la crise sanitaire, certains particuliers soucieux de rentabiliser leur temps libre ont choisi de se tourner vers l’investissement en Bourse. Selon les données de l’AMF, en 2020, près de 400 000 Français ont passé un ordre de Bourse pour la première fois ou décidé de réactiver leur compte après des mois de sommeil. Ce regain d’intérêt pour les marchés financiers s’est accompagné d’un rajeunissement des opérateurs. En effet, plusieurs courtiers ont constaté depuis le début de la pandémie l’arrivée de nouveaux investisseurs hyperconnectés et majoritairement âgés de moins de 35 ans.

Pour fidéliser leurs clients et les aider à progresser, les courtiers n’hésitent pas à proposer des guides pratiques et formations en ligne. Aux États-Unis, Robinhood, valorisée à 11,2 milliards de dollars, s’est imposée en adoptant les stratégies des groupes de la Silicon Valley. Le courtier en ligne permet d’effectuer une transaction boursière en quelques clics et sans payer la moindre commission. Mais face aux avantages mis en avant par certains acteurs, l’AMF appelle à la prudence.

Investir auprès d’un courtier basé à l’étranger : des vérifications s’imposent

Pour proposer des services d’investissement, le régulateur français rappelle que toute société doit être enregistrée en tant que « prestataire de services d’investissement » ou PSI, et répertoriée dans le registre des agents financiers Regafi. Or, c’est loin d’être le cas des nouveaux intermédiaires qui opèrent souvent en libre prestation de service en France. Par exemple, certains n’ont pas obtenu l’agrément délivré par l’AMF mais celui du régulateur de leur pays d’origine, la Cysec à Chypre ou encore la BaFin en Allemagne.

Le passeport européen est un dispositif permettant au courtier d’agir en libre prestation de service, c’est-à-dire sans disposer de succursale dans l’État membre concerné, ou d’agir via une succursale. Attention cependant, si la société agit en libre prestation de service et non via une succursale, l’investisseur devra se tourner vers l’autorité de régulation de son pays d’établissement en cas de litige. Autrement dit, son dossier ne sera pas éligible à la médiation de l’AMF.

Une étude publiée en mars 2021 analysant plus de 200 signalements et réclamations d’épargnants français entre 2019 et 2020 met en évidence les pratiques irrégulières d’établissements opérant en France par le biais du passeport européen. Il ressort de cela que sur la totalité des signalements émis, 141 concernent des acteurs établis à Chypre. Pratiques commerciales agressives, problèmes liés à la clôture de compte ou à l’exécution des ordres, fourniture illégale de conseils, frais élevés... L’AMF appelle à la prudence, aux vérifications et recommande aux épargnants de consulter ses mises en garde et listes noires des sociétés et sites de trading non autorisés.