Les GAFA se développent peu à peu en Inde où ils proposent des services financiers inédits. Après Google Pay qui a annoncé un partenariat avec la banque indienne Equitas Small Finance Bank, début septembre, c’était au tour d’Amazon Pay de se lancer. Zoom sur ce marché très prometteur pour les géants de la Tech.
Forte hausse des transactions en ligne
Le choix des géants de l’Internet de pénétrer le marché indien n’est pas un hasard. En effet, les transactions en ligne sont en constante hausse, notamment depuis la crise du Covid-19.
L’infrastructure numérique India Stack, qui comprend un système d’identité numérique et biométrique, ainsi qu’un système de paiement appelé Unified Payments Interface, compte près de 250 banques indiennes et est utilisée par Google Pay, Amazon Pay ou encore WhatsApp. Au mois d’août, ce système a enregistré 3,5 milliards de transactions pour un montant de 74 milliards d’euros.
Un marché potentiel de 390 millions d’internautes
L’Inde est désormais le deuxième marché mondial de la téléphonie derrière la Chine avec plus de 390 millions d’internautes. Avec 328 millions d’utilisateurs actifs par mois pour Facebook et 400 millions pour WhatsApp, elle dépasse ainsi les États-Unis. De son côté, Instagram recense près de 100 millions d’utilisateurs.
Par conséquent, c’est surtout le potentiel de croissance du marché indien qui motive les multinationales et notamment les marges de progression de ventes de e-commerce.
Renforcement de la législation
Les GAFA sont désormais bien implantés en Inde, avec 7 milliards de dollars investis depuis 2016 par Amazon sur le territoire. Toutefois, le gouvernement considère que le développement des géants américains retarde l’éclosion de startups locales.
Plusieurs mesures sont envisagées par le pouvoir indien pour reprendre la main sur sa souveraineté numérique. En décembre 2019, la chambre basse du Parlement a déposé un projet de loi visant à moderniser l’arsenal législatif, encadrer la collecte et le traitement des données personnelles. Ce texte impose aux acteurs de ne collecter les données que « dans un but précis » et de « ne pas les conserver plus longtemps que nécessaire ». Les données personnelles devront être traitées de manière « juste et raisonnable » et les internautes informés de leurs droits, de la nature et des fins auxquelles les données sont conservées.
Cependant, le projet de loi soulève quelques critiques. En effet, l’expression « juste et raisonnable » manque de précision et laisse la possibilité aux acteurs qui collectent les données d’adopter leurs propres règles. Le PRS Legislative Research, une association indienne à but non lucratif créée pour rendre le processus législatif indien plus transparent, précise dans une note qu’il faut s’attendre à ce que ces derniers « ne respectent pas l’esprit de la loi ».
Parmi les autres mesures sur la table, il y a le renforcement des contraintes sur la limitation de stock pour les entreprises d’e-commerce étrangères et un projet de loi visant à combler les vides juridiques qui pourrait avoir de lourdes répercussions sur les géants de la Tech.