L'inflation a atteint 5,2 % en moyenne sur l'ensemble de l'année 2022, ce qui a impacté le marché du crédit à la consommation. Les sociétés de crédit enregistrent une multiplication des impayés et des demandes de reports de mensualités. L'inflation touche tous les secteurs, y compris celui des crédits à la consommation.
Les habitudes de crédit ont changé
Un crédit à la consommation, accordé à des particuliers par des banques ou des organismes financiers, permet d'acheter des biens à la consommation, comme de l'électroménager, des véhicules, du mobilier... ou de disposer de trésorerie. Le montant et la durée du crédit sont variables. Les sommes prêtées par les différents organismes sont comprises entre 200 et 75 000 euros et la durée de remboursement est toujours supérieure à 3 mois.
Il existe différents types de crédits, dont :
- Le crédit affecté, destiné au financement d'un bien précis, justifié par une facture.
- Le prêt personnel, permettant l'achat de n'importe quel bien ou service sans justificatifs, et dont le montant est défini au préalable et non modifiable.
- Le crédit renouvelable pour financer les dépenses du quotidien en toute liberté.
- La location avec option d'achat ou LOA, principalement utilisé dans le secteur automobile, ce crédit permet de disposer d'un véhicule sans l'acheter dans un premier temps, en payant des loyers mensuels, et de l'acheter ou de le rendre à la fin de la location.
Pendant la crise sanitaire, les français se sont constitué un bas de laine, une épargne qu'ils ont été tentés de conserver en vue d'une éventuelle future dégradation de leur pouvoir d'achat.
Pour ne pas toucher à leurs économies, ils ont donc été plus nombreux à s'intéresser au crédit à la consommation. La fédération bancaire française indique que 45 % des foyers détenaient en 2021 au moins un crédit, et pas qu'un crédit immobilier. Les crédits à la consommation ont eu une croissance de 3,1 % sur un an, de 2021 à 2022.
Ce type de financement est encore plus favorisé par une inflation record actuellement. Si certains consommateurs se tournent vers les crédits pour garder leur épargne, d'autres le font par obligation, faute d'avoir l'argent disponible pour financer leurs achats.
Les dangers du crédit à la consommation
Face à la hausse du coût de la vie, certains consommateurs sont attirés par les crédits que les organismes financiers présentent souvent comme une solution miracle pour s'offrir des biens de consommation indispensables comme une voiture ou simplement utiles comme une machine à laver.
Mais cette pratique peut s'avérer dangereuse si elle n'est pas maîtrisée. On se retrouve vite la tête sous l'eau, surtout lorsqu'on a recours à un nouveau crédit pour rembourser le premier. C'est une chose à éviter absolument pour ne pas croûler sous les dettes.
L'inflation est-elle la cause d'une recrudescence d'impayés ?
La forte inflation que nous subissons pèse sur un nombre croissant de ménages. Elle est certainement la cause d'une recrudescence d'impayés. Le marché du crédit commence à ressentir les effets néfastes de cette hausse des prix, selon l'Association française des sociétés financières (ASF).
Lorsqu'un emprunteur contracte un crédit renouvelable pour acheter un véhicule par exemple, il se voit parfois obligé de piocher dedans pour d'autres raisons, même tout simplement pour payer les frais du quotidien. Les dettes s'accumulent. Il entre dans une spirale infernale. Il n'arrive plus à rembourser et se retrouve dans une situation encore plus précaire.
Quelles sont les solutions pour les emprunteurs ?
Quelques solutions existent pour se tirer de ce mauvais pas : renégocier le taux de crédit, demander un délai pour le remboursement ou le report de ses échéances. C'est cette dernière solution que l'on observe fréquemment ces derniers temps.
La justice peut accorder une suspension des remboursements sans majorations ni pénalités. Pour cela, il faudra constituer un dossier solide et saisir le tribunal compétent. Si les difficultés sont vraiment importantes et durables, il est préférable de déposer un dossier de surendettement.