La BCE espère une vraie collaboration avec la future agence anti-blanchiment AMLA

La Banque centrale européenne a fait savoir qu’elle entendait occuper une place importante dans la lutte contre le blanchiment d’argent, en plaidant en faveur d’une collaboration étroite avec la future autorité européenne chargée de la lutte anti-blanchiment. Zoom sur l'agence AMLA.

AMLA, une agence européenne anti-blanchiment en 2024

En juillet 2021, la Commission européenne a annoncé vouloir créer une nouvelle agence de lutte contre le blanchiment d’argent à l’échelle européenne.

Baptisée AMLA (Anti Money Laundering Authority), cette agence devra coordonner les actions menées par les États membres de l’Union européenne. Elle aura aussi le pouvoir de gérer directement certains cas lorsqu’ils sont transfrontaliers ou incorrectement pris en charge par les autorités nationales.

La nouvelle agence de lutte contre le blanchiment devrait également disposer de moyens de surveillance spécifiques pour des « entités à risque ». Elle sera normalement mise en place à partir de 2024 et pourrait être implantée en France, en Allemagne ou en Italie.

 

Une coopération indispensable avec la BCE pour une réelle efficacité

La Banque centrale européenne a d’ores et déjà fait savoir qu’elle souhaitait collaborer étroitement avec cette nouvelle autorité européenne, même si la lutte contre le blanchiment d’argent ne fait pas partie de ses attributions officielles.

Pourtant, une coopération de la BCE avec la future agence anti-blanchiment semble indispensable, comme l’expliquent Elizabeth McCaul et Edouard Fernandez-Bollo, tous deux membres du comité de supervision, sur le site de la BCE.

Selon eux, le blanchiment d’argent peut en effet remettre en cause la bonne santé et l’existence même d’une banque, d’où l’importance d’une véritable collaboration entre la BCE et le futur gendarme européen de lutte contre le blanchiment.

De plus, la BCE est la seule institution autorisée à retirer une licence bancaire dans la zone euro. Si une banque est reconnue complice de blanchiment d’argent, la BCE doit donc pouvoir disposer des informations nécessaires, fournies notamment par l’AMLA, pour pouvoir lui interdire d’exercer.

D’après la BCE, les informations transmises par l’AMLA l’aideront également à s’assurer que les procédures de contrôle mises en place par les grandes banques ne sont pas défaillantes.