Le dynamisme du marché du crédit à la consommation s’est consolidé sur la première moitié de l’année. Malgré un contexte économique incertain, les banques ont enregistré des résultats solides voire record au 2ème trimestre 2022, notamment pour les prêts personnels et les crédits renouvelables qui tournent à plein régime.
Le prêt personnel et le crédit renouvelable en forte hausse
Les banques ont fait le plein de crédit immobilier et en ont profité pour équiper leurs clients en crédit à la consommation. Plus précisément, le Crédit Mutuel a vu son encours de crédit à la consommation progresser de 6,8 % au 1er semestre 2022, à 48,8 milliards d’euros. Celui du Crédit Agricole a augmenté de 4,9 % à la fin juin, à 96,6 milliards d’euros. Côté BPCE, l’encours s’est établi à 37,4 milliards d’euros, marquant une hausse de 5,8 % entre juin 2021 et juin 2022.
Parmi les types de crédit à la consommation en plein boom, on trouve le prêt personnel. En mars dernier, les financements ont augmenté de +15,9 % par rapport à la même période il y a un an. Le crédit renouvelable a connu la même dynamique, en hausse de +13,3 % par rapport à mars 2021. A contrario, la croissance du secteur du financement des véhicules neufs est plus mitigée en raison des difficultés d’approvisionnement. Il affiche une hausse de +2,1 % au 1er trimestre.
Un contexte macroéconomique et géopolitique incertain
Le contexte actuel marqué par la guerre en Ukraine et l’inflation pourrait freiner les demandes de crédit à la consommation. Selon le Conseil d’Analyse Economique, l’inflation grandissante impacte le budget d’une grande partie des Français. Avec un taux à 5 % inédit depuis 2008, la hausse généralisée des prix a atteint des sommets, notamment dans l’agriculture et l’énergie. Résultat : les ménages qui ne peuvent plus puiser dans leur épargne hésitent davantage avant de souscrire un prêt. Un comportement qui nuit à la performance de l’activité de crédit.
L’inflation impacte également le moral des consommateurs. Depuis le début de l’année, l’indicateur de l’Insee qui évalue leur confiance dans la situation économique ne cesse de chuter. Au mois de juillet, il a perdu encore 2 points pour atteindre 80, un niveau bien inférieur à sa moyenne de longue période (100). L’institut de la statistique constate que le pessimisme des Français porte sur tous les sujets, ce qui renvoie un mauvais signal pour la consommation, premier moteur de la croissance tricolore.
Une étude publiée en juin par Allianz Trade Report ajoute que « le manque de confiance coûterait 20 milliards d’euros à la consommation française » en 2022, représentant environ 440 euros par ménage.
Ainsi, dans un contexte macroéconomique et géopolitique incertain, les ménages pourraient modérer leurs décisions d’achat. Cette tendance est déjà visible. En effet, en juillet, la part des consommateurs estimant qu’il est opportun de réaliser des achats importants a baissé pour le 7ème mois consécutif.