D’après les dernières données de la Banque de France, les encours de crédits aux entreprises sont en progression sur un an. En octobre, ils ont augmenté de 8,6 %, après une hausse de 7,9 % en septembre. Le recours au crédit bancaire augmente tout particulièrement du côté des grandes entreprises, qui avaient privilégié l’an dernier les financements de marché.
Encours de crédits : un taux de croissance annuel de 19,9 % pour les grandes entreprises
Les entreprises se tournent de plus en plus vers le crédit bancaire pour se financer, en dépit de la remontée des taux d’intérêt. Les encours de crédits progressent pour toutes les catégories d’entreprises, comme le révèlent les récentes données de la Banque de France, même si la progression est encore plus marquée pour les grandes entreprises.
Sur un an, le taux de croissance annuel des encours de crédits a augmenté de :
- 5,7 % pour les petites et moyennes entreprises (PME),
- 6,6 % pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI),
- et 19,9 % pour les grandes entreprises.
Pourtant, le coût des crédits bancaires a augmenté de 32 points de base en octobre : en moyenne, les entreprises empruntaient en octobre à un taux de 2,50 %, contre 2,18 % en septembre.
Le crédit bancaire, moins onéreux que les financements de marché
Si la tendance est encore plus nette pour les grandes entreprises, c’est parce qu’en 2021, celles-ci se sont beaucoup tournées vers les marchés pour se financer. Mais le coût des financements de marché a augmenté, et l’écart avec le crédit bancaire s’est creusé, passant de 171 points de base en août à 228 au mois de septembre.
Même si cet écart s’est réduit en octobre (189 points de base), le crédit bancaire reste pour les entreprises une solution de financement moins coûteuse que les marchés, avec un taux moyen de 2,50 % pour le crédit contre 4,39 % pour les financements de marché.
Les entreprises se sont principalement tournées vers des crédits de trésorerie (+11,1 %) et d'équipement (+10,5 %). Les crédits de trésorerie leur ont permis de reconstituer leurs stocks, qu’elles espèrent suffisants pour faire face en cas de nouvelles difficultés d’approvisionnement.
Toutefois, si les entreprises se tournent de plus en plus vers le crédit bancaire, l’accès à cette solution de financement pourrait se compliquer. Dans un rapport publié fin octobre, le Haut Comité de stabilité financière (HCSF) prévoit à moyen terme « un risque de durcissement des conditions de financement » pour les entreprises.