Le recours à l’authentification forte a permis de réduire le taux de fraude sur les paiements à distance en 2021. Malgré cette baisse encourageante de la fraude à la carte bancaire, la Banque de France souhaite sensibiliser davantage le grand public aux nouveaux types de fraudes qui touchent les particuliers.
Le chèque devient le moyen de paiement le plus fraudé
Les chiffres dévoilés en février 2022 par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), dans son rapport d’activité « Données-clefs sur la fraude au 1er semestre 2021 », montrent que le taux de fraude aux paiements par carte bancaire s’est élevé à 0,061 % au premier semestre 2021, se rapprochant de « son plus bas niveau historique ». Cette baisse est directement liée à celle du taux de fraude par carte sur les paiements en ligne (0,149 %). L’organisme présidé par le gouverneur de la Banque de France y voit également les effets de l’authentification forte notant qu’à fin 2021, 97 % des acheteurs étaient équipés d’un tel dispositif.
Alors que le taux de fraude aux paiements par carte bancaire diminue, le chèque voit son taux de fraude augmenter (0,097 % en 2021, contre 0,088 % en 2020). Il s’agit du moyen de paiement « le plus fraudé en France à la fois en taux et en montant », estime l’OSMP. En effet, le chèque représente 44 % des 644 millions d’euros de fraude aux moyens de paiement enregistrés il y a un an. Même si les outils de surveillance mis en place par les banques ont permis de déjouer 27 % des fraudes au chèque sur cette période, ils n’ont pas suffi à les réduire considérablement.
Des types de fraudes clairement identifiés
Certains types de fraudes persistent, car tous les paiements ne sont pas soumis au dispositif d’authentification forte. La méthode employée pour ces fraudes est clairement identifiée par la Banque de France. Dans la plupart des cas, les cyber-délinquants utilisent la technique du « phishing » ou « hameçonnage » pour se renseigner sur leurs victimes et n’hésitent pas à se faire passer pour leur banque en prétextant une transaction frauduleuse ou une tentative de fraude. Une fois la confiance de la cible gagnée, les escrocs prétendent devoir réaliser des tests de sécurité ou des opérations d’annulation visant à protéger l’utilisateur. La victime valide ainsi le paiement demandé sur l’application.
Plusieurs réflexes doivent être adoptés face à ces types de fraudes. La Banque de France recommande aux épargnants d’ignorer ces sollicitations en évitant toute communication qui ne passerait pas par le canal sécurisé habituel. Il est également conseillé de ne jamais cliquer sur les liens contenus dans les SMS ou mails. En cas de doute, mieux vaut demander confirmation auprès de son banquier. Enfin, il ne faut pas communiquer ses données d’authentification à un tiers. Il est important de garder à l’esprit que la banque ne les demandera jamais à distance.