Depuis le début de l’année, les associations constatent une augmentation des demandes d’aide alimentaire, notamment de la part de femmes seules ayant un ou plusieurs enfants à charge. La hausse des prix de l’énergie et du carburant fragilise les ménages en difficulté. Détails sur la dégradation de leur situation financière.
Les demandes d’aide alimentaire en hausse
Dès le 1er semestre 2022, la Fédération française des banques alimentaires a enregistré une hausse de 9 % de ses bénéficiaires par rapport à fin 2021. Selon ses estimations, la hausse devrait être de 10 à 12 % sur l’ensemble de l’année par rapport à l’année précédente.
Du côté des Restos du cœur, la hausse du nombre de bénéficiaires est de 12 % depuis le mois d’avril dernier, une situation inédite pour cette association pourtant habituée à se retrouver confrontée aux difficultés financières des Français.
"Depuis le début de cette crise, nous subissons une hausse de 12% du nombre de personnes accueillies."
— Brut FR (@brutofficiel) November 26, 2022
Monsieur le président de la République, Patrice Douret, président des @restosducoeur a un message pour vous. pic.twitter.com/GYhAlRWvxD
Quant à la fédération Crésus, qui œuvre dans le domaine de la prévention du surendettement, elle reçoit depuis quelque temps une vingtaine de demandes d’aide par semaine, contre 5 à 6 en temps normal.
Selon les dirigeants d’associations, la flambée des prix de l’énergie, du carburant et plus généralement, l’inflation galopante ont aggravé les difficultés des ménages les plus fragiles financièrement, ce qui risque d’entraîner dans les semaines à venir une hausse des dépôts de dossiers de surendettement.
Les dossiers de surendettement en légère baisse
Pour l’heure, la Banque de France n’a pas constaté de recrudescence des dossiers de surendettement, mais l’institution reste vigilante. Elle estime à 115 000 le nombre de dossiers déposés sur l’ensemble de l’année 2022, soit un peu moins qu’en 2021, où 121 000 dossiers avaient été enregistrés.
En revanche, les incidents de paiement ont d’ores et déjà retrouvé les niveaux qu’ils atteignaient avant la crise sanitaire. Le fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) a enregistré depuis début 2022 une hausse de 18 % du nombre de nouvelles inscriptions en un an.
Le paiement fractionné inquiète aussi bien la Banque de France que les associations, qui y voient un risque, pour les ménages les plus fragiles, de glisser vers le surendettement.
Afin de venir en aide aux personnes les plus durement frappées par la crise, le gouvernement a prévu de créer en 2023 un fonds de 60 millions d’euros « pour une aide alimentaire durable ». Il a pour objectif de permettre aux associations, elles aussi impactées par l’inflation, d’acheter davantage de produits frais. 10 millions d’euros vont également être débloqués pour des colis alimentaires destinés aux étudiants.
D’après les données de l’Insee, 2 à 4 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en 2021, via la distribution de colis pour 70 % d’entre elles, ou par le biais d’épiceries sociales pour les 30 % restants. 70 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont des femmes. Parmi elles, 40 % élèvent seules au moins un enfant.