Selon le Wall Street Journal, les banques américaines veulent pousser Apple à changer les règles et conditions relatives aux transactions réalisées avec Apple Pay, l’objectif étant de réduire la commission prélevée sur les abonnements. Le géant US du paiement Visa tenterait actuellement de négocier ces changements.
Une commission prélevée sur les banques US lors de la contractualisation
La firme à la pomme subit la pression des banques américaines pour réduire les commissions payées par ces dernières sur les opérations réalisées via son application de paiement. En effet, alors que pour le moment Apple prélève une commission de 0,15 % sur chaque transaction effectuée avec Apple Pay. Visa, qui fait office d’intermédiaire entre l’application Apple Pay et les banques, propose de la limiter sur les paiements récurrents à un même service. Les banques souhaitent que cette commission ne soit prélevée qu’une seule fois, lors de la contractualisation. Une proposition à laquelle Apple s’oppose catégoriquement.
Si à l’époque, l’innovation apportée par Apple et la force de son écosystème avaient convaincu les établissements bancaires de s’engager aux côtés de la firme technologique, aujourd’hui, les banques se rebellent et n’acceptent plus les conditions qu’elle leur impose. D’autant plus que la situation contraste avec les deux autres géants du secteur, Samsung Pay et Google Pay, qui sont gratuits et ne prélèvent aucune commission. Cette différence s’explique par l’avantage pris par Apple dans la course au portefeuille numérique. Apple Pay compterait plus de 300 millions d’utilisateurs dans le monde, c’est presque dix fois plus que ses rivaux.
Aux États-Unis, les grandes banques estiment que l’adoption du portefeuille numérique a été moins rapide que prévu. Le lancement de l’Apple Card en partenariat avec Goldman Sachs a fait de la firme un véritable concurrent pour les établissements bancaires et non plus seulement un partenaire dans le paiement. Parallèlement, d’autres banques pourraient être tentées de collaborer avec Apple comme le fait Goldman Sachs aujourd’hui.
X-Pay : le marché du paiement mobile en pleine croissance
En seulement 3 ans, le portefeuille numérique d’Apple a été adopté par la quasi-totalité des banques prêtes à offrir ce service à leurs clients. En France, même Crédit Mutuel et Crédit Agricole qui refusaient jusqu’alors de s’engager avec le géant américain ont cédé.
Les établissements ont dû se rendre à l’évidence : les consommateurs ont pris l’habitude d’utiliser leur smartphone pour leurs paiements. Les commerçants français ont également suivi le pas puisque 75 % sont équipés de boîtiers de paiement sans contact compatibles avec les smartphones. Malgré cela, les volumes sont encore modestes. En 2019, les paiements via les X-Pay (Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay) n’ont représenté que 1 % des transactions dématérialisées, en ligne et en caisse.
Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), même s’ils sont minoritaires, « ces paiements ne font qu’augmenter ».