Le marché des paiements est en plein essor. Si les fintechs et les géants du Web l’ont bien compris, les banques ont mis plus de temps à s’y intéresser. Elles ont donc pris un certain retard, qu’elles entendent bien rattraper en développant leurs activités dans ce domaine.
Les données clients, un trésor pour les acteurs du paiement
Si les Big Techs (les Gafam, les « pure players » et les fintechs) ont investi très tôt le secteur des paiements, les banques ont mis plus de temps à en comprendre les enjeux. Toutefois, elles sont bien décidées à ne plus laisser le champ libre à ces nouveaux acteurs.
Le marché des paiements a de quoi éveiller leur intérêt : il représente aujourd’hui, au niveau mondial, 1500 milliards de dollars, et pourrait doubler d’ici 2030. D’après le dernier rapport annuel du Boston Consulting Group (BCG), les revenus des paiements pourraient atteindre, à cet horizon, 2900 milliards de dollars.
Les différents acteurs du secteur devraient, selon le cabinet de conseil en stratégie, voir leurs revenus augmenter de 7,3 % au cours des 5 années à venir, et de 6,4 % entre 2025 et 2030.
Si le domaine du paiement est aussi lucratif, c’est en grande partie parce qu’il permet aux différents acteurs de collecter un grand nombre de données clients. Ces données clients servent ensuite à proposer divers services ciblés, en s’adressant aussi bien aux utilisateurs des solutions de paiement qu’aux commerçants, moyennant des commissions financièrement intéressantes.
Les banques françaises veulent leur part du gâteau
Aujourd’hui, les banques ont bien compris qu’elles devaient rattraper leur retard dans le domaine des paiements, d’autant que la pandémie de Covid-19 a accéléré la digitalisation, incitant les commerçants à proposer de nouvelles solutions.
Ainsi, Crédit Agricole a annoncé le 21 janvier avoir racheté la SFPMEI, une plateforme de banking-as-a-service qui est utilisée par plusieurs licornes spécialisées dans le secteur des paiements, notamment Lydia et Spendesk.
De son côté, pour être en mesure de proposer de nouvelles solutions de financement à ses clients, la Banque Postale a mis en place un partenariat avec Alma, une fintech qui s’est positionnée sur le créneau du paiement fractionné.
Quant à BNP Paribas, le plan stratégique qui sera dévoilé aux investisseurs au mois de mars repose en partie sur les activités prévues dans le domaine des paiements, que le groupe entend bien développer. Pour se donner les moyens de ses ambitions, BNP Paribas a racheté Floa Bank, le leader français du paiement fractionné, qui devrait permettre au groupe de couvrir 10 pays européens dans un délai de 4 ans.
A l’étranger, les banques traditionnelles suivent le même chemin que leurs consœurs françaises. Au mois de janvier, la banque américaine JP Morgan a ainsi acquis 49 % des parts de Viva Wallet, une fintech grecque spécialisée dans le paiement mobile, pour un montant d’1,2 milliard d’euros.