Alors que la conjoncture continue à se dégrader, mais que l'activité résiste, les banques restent sereines et comptent sur la résilience des entreprises. La croissance du crédit bancaire progresse rapidement, et 5 % seulement des entreprises craignent de ne pas être en mesure de rembourser leur prêt garanti par l’État. Malgré l'optimisme des banques, l’année 2023 risque d’être difficile pour les TPE et PME.
Crédit bancaire et remboursement des PGE : des signaux rassurants
Malgré les difficultés qui s’accumulent, les banques affichent un certain optimisme. L’activité résiste et la résilience des entreprises est toujours de mise, comme le prouvent les dernières données sur le crédit bancaire.
Selon les chiffres de la Banque de France, la croissance du crédit bancaire sur un an atteignait 7,7 % fin novembre 2022, dont 5,8 % pour les seules PME, malgré la hausse des taux d’intérêt. Les secteurs les plus porteurs sont l’industrie (+13,8 %) et les conseils et services aux entreprises (+12,5 %). En revanche, le crédit bancaire a reculé dans le secteur de l’hébergement et de la restauration (-0,9 %).
Pour l’heure, il n’y a pas non plus d’inquiétude majeure concernant le remboursement des prêts garantis par l’Etat, dont le montant total atteint 143 milliards d'euros. La majeure partie des PGE a été accordée aux TPE et PME, qui ont pour la plupart débuté le remboursement au printemps dernier.
D’après la dernière enquête de conjoncture de Bpifrance, 5 % seulement des entreprises sondées craignent de ne pas pouvoir rembourser leur PGE. Elles étaient 5 % à fournir la même réponse en novembre 2021, et 6 % en mai 2022. Une stabilité rassurante, qui est confirmée par les estimations de la Banque de France et les premiers constats des banques.
Une année 2023 à haut risque pour les TPE et PME
Si les entreprises ont jusqu’ici fait preuve de résilience, la prudence reste toutefois de mise selon la Banque centrale européenne. La conjoncture continue à se dégrader, et les perspectives économiques pour l’année 2023 sont plus sombres, notamment pour les TPE et PME.
Après être tombé au plus bas durant la crise sanitaire grâce à la politique du « quoi qu’il en coûte », le nombre de défaillances d’entreprises en France ne cesse d’augmenter et se rapproche de son niveau pré-Covid.
Selon l’enquête de conjoncture de Bpifrance, la trésorerie des TPE et PME s’est dégradée en 2022, perdant 11 points sur un an. La hausse des coûts a toutefois été en partie absorbée par une augmentation des prix de vente, pratiquée par 72 % des TPE et PME.
Celles-ci constatent également un durcissement des conditions d’accès au financement : au cours des 6 derniers mois, 11 % d’entre elles ont eu des difficultés à financer leurs investissements, et 12 % à financer leur trésorerie. L’investissement est freiné par la faiblesse de la demande, mais aussi par l’augmentation du coût du crédit qui est désormais un obstacle pour 34 % des TPE-PME, soit une hausse de 24 points sur un an.
Les TPE et PME s’attendent à voir ralentir leur activité en 2023, en raison d’un contexte économique défavorable, des difficultés d’approvisionnement et de la flambée des prix de l’énergie. Elles anticipent également des difficultés de recrutement et une perte de rentabilité.