Le dispositif de prêt garanti par l’État mis en place par les pouvoirs publics a permis d’accompagner les acteurs économiques rencontrant des difficultés financières pendant la crise du Covid-19. Toutefois, certaines entreprises peinent aujourd’hui à rembourser les mensualités de leur PGE alors que la situation économique se dégrade.
PGE : l’heure du remboursement a sonné
Le PGE est un dispositif exceptionnel de garanties mis en œuvre par le Gouvernement pour faire face au choc économique lié à la crise du coronavirus. Pendant 2 ans, les entreprises éligibles ont pu souscrire un prêt garanti par l’État auprès de leur établissement bancaire habituel ou de plateformes de prêt ayant le statut d’intermédiaire en financement participatif.
Il est désormais temps pour ces acteurs de le rembourser. En effet, au mois de juin, ceux-ci ont dû restituer, en une seule fois, au moins un sixième des sommes empruntées pendant la crise sanitaire.
Plusieurs entreprises rencontrent déjà des difficultés de remboursement. Il faut dire que les PGE ne sont pas gratuits. La garantie de l’État représente un taux de 1 % pour les TPE PME qui ont opté pour une durée de remboursement plus longue. À cela s’ajoute le coût du crédit pour les banques, même si celles-ci se sont engagées à ne pas faire de marge sur ces financements.
Les difficultés des entrepreneurs sont d’autant plus importantes que la plupart ont d’autres crédits en cours de remboursement. Beaucoup doivent déjà rembourser des prêts traditionnels, pour l’achat de locaux par exemple.
Une situation économique défavorable
Suite à la reprise de l’activité économique post-Covid en France, les entreprises ont pu renforcer leur trésorerie. Cependant, compte tenu de l’inflation, de la crise énergétique, des difficultés d’approvisionnements, des difficultés de recrutement, l’environnement économique reste incertain et pénalise certaines d’entre elles.
"150.000 entreprises risquent l'arrêt d'activité, voire la faillite, du fait des factures d'énergie", s'alarme @AsselinFasselin, président de la @CPMEnationale, invité de Radio Classique ce matin.https://t.co/ebIKEAslYE
— François Geffrier (@FrancoisGeff) September 29, 2022
Les TPE, représentant 90 % des bénéficiaires du PGE, sont les plus exposées. Un rapport de la Cour des comptes rendu fin juillet 2022 précise que les mensualités peuvent atteindre jusqu’à 9 % de leur chiffre d’affaires une fois cumulées aux charges de l’Urssaf.
Face à ce constat, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) et les acteurs du secteur du tourisme ont tiré la sonnette d’alarme et réclament « un étalement de la dette PGE sur 10 ans ». De son côté, l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) estime que 25 % des adhérents ont des difficultés pour rembourser. Mais le Gouvernement reste impassible et refuse de revoir les modalités du dispositif qui deviendrait alors une aide d’État.
#PGE Ukraine | Comme tout débiteur qui ne peut pas rembourser sa dette, cela conduit à une mise en défaut de paiement de l'entreprise : « Ce dispositif n'est pas une solution » martèle @AsselinFasselin #CPME via @LesEchos ⤵️ https://t.co/X6pMhUhB3S
— CPME (@CPMEnationale) September 28, 2022
« Les carnets de commandes sont là, le moral des entrepreneurs, le climat des affaires ne décrochent pas », ajoute Olivia Grégoire, la ministre des PME, interrogée par Les Echos.
Depuis cette intervention, les indicateurs ont néanmoins évolué et la Banque de France a récemment évoqué une « récession limitée » pour 2023.