Près de 4 mois après le début de la guerre en Ukraine, les entreprises françaises continuent de quitter progressivement la Russie. Pour autant, toutes n’ont pas encore cessé leurs activités dans ce pays qui est, pour beaucoup, un marché important.
35 groupes du CAC 40 en Russie
Avant le début de la guerre en Ukraine, près de 700 entreprises françaises étaient implantées en Russie. Parmi elles, on recense 35 groupes du CAC 40, pour qui la Russie représente un marché colossal.
Ainsi, le groupe Auchan compte en Russie 311 magasins et 41 000 salariés, tandis que Leroy Melin en possède 112 magasins et y emploie 36 000 personnes.
Le groupe Renault, qui a vendu ses actifs en Russie à l’État russe il y a un mois, compte 45 000 salariés dans le pays. Après l’Europe, la Russie est le deuxième marché du constructeur automobile, qui y a vendu 500 000 véhicules en 2021.
Depuis 1997, le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, surnommé le Davos russe, accueille une partie des entreprises du CAC 40. Pour Vladimir Poutine, c’est l’occasion d’attirer les investisseurs occidentaux, qui ont cette fois laissé leur place à de nombreux investisseurs asiatiques et africains.
Une situation complexe pour les PME
Pour autant, cette absence des groupes français du CAC 40 au Forum économique international de Saint-Pétersbourg ne veut pas dire que toutes les entreprises tricolores ont quitté le pays. Auchan et Leroy Merlin sont toujours présents en Russie, tandis que Société Générale a vendu sa filiale russe.
Décathlon, qui appartient au groupe Mulliez tout comme Auchan et Leroy Merlin, va fermer ses 60 magasins russes faute de pouvoir s'approvisionner sans s’exposer aux sanctions américaines.
TotalEnergies a commencé à se replier en annonçant avoir inscrit dans ses comptes une provision de 4,1 milliards de dollars, en raison des risques qui pèsent sur le projet de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2. Ses concurrents Shell, BP et ExxonMobil se sont quant à eux rapidement retirés de Russie.
Le marché russe est le 6ème plus important pour TotalEnergies. Il représente 5 % de sa trésorerie et 24 % de ses réserves prouvées d’hydrocarbures – les réserves dont la probabilité d’être produites est supérieure à 90 %.
Les PME françaises, quant à elles, préfèrent en majorité éviter de se prononcer sur un éventuel départ de Russie. Mettre fin à leurs activités dans le pays risquerait, pour beaucoup, d’avoir de lourdes conséquences sur leur santé financière.