Conseil en réduction de coûts auprès des entreprises, centrale d’achat, couverture santé pour les employés… Les poids lourds du private equity ont de quoi concurrencer le financement classique accordé par les banques. Parmi eux il y a notamment Blackstone, ce géant numéro un du secteur.
Des services à la carte proposés aux entreprises
Les grands fonds ne manquent pas de ressources face aux banques. Conscients que le crédit simple ne suffit plus, certains acteurs mettent en avant des services additionnels.
Blackstone propose un programme « Avantage » aux entreprises emprunteuses. Ce programme comprend un ensemble de services additionnels non facturés. Winoa, leader dans la production et la vente de grenailles d’acier, spécialisé dans le traitement et la transformation des surfaces métalliques, est financé depuis 2017 par le fonds d’investissement américain. L’entreprise a pu bénéficier de services de conseils en cybersécurité, en réductions des coûts de fret, de télécoms, d’informatique ou d’énergie. Cela lui a permis de réduire de 12 % ses émissions de CO2.
Blackstone négocie des réductions sur les couvertures santé et des garanties pour les salariés de ses clients basés aux États-Unis. Le groupe a ainsi permis à une société industrielle de réaliser une économie de 300 000 dollars sur le coût de ces services. Pendant la crise sanitaire, Blackstone a aussi pris l’initiative de fournir des équipements individuels de protection aux salariés.
Des alliances entre les fonds et les banques
Alors que certains fonds préfèrent se démarquer des banques en élargissant leur offre de services, d’autres ont décidé de s’allier à ces structures. C’est le cas d’Apollo qui a noué un partenariat stratégique avec BNP Paribas, première banque européenne par son activité et sa rentabilité, dans l’objectif de créer une plateforme dynamique de solutions pour les besoins en fonds de roulement et en chaîne d’approvisionnement. Baptisée Eliant, la plateforme apporte aux entreprises des solutions stratégiques en matière de capital d’inventaire pour les aider à optimiser leurs chaînes d’approvisionnement et leurs bilans.
Plus précisément, BNP Paribas fournit à Eliant des services de financement de la dette et des créances, ainsi que des services de conseils en structuration et en orientation, alors qu’Apollo agit en tant que gestionnaire d’investissement soutenant une équipe interne d’Eliant. L’entité a commencé par s’attaquer au domaine des semi-conducteurs, avec 1,3 milliard de dollars d’engagements signés avec des acheteurs.
« En s’alliant, nous créons des effets d’échelle pour financer de plus grandes transactions », rapporte Suresh Subramanian, responsable des solutions de trésorerie et de commerce international chez BNP Paribas pour les États-Unis, au journal Les Echos.
Face au succès rencontré auprès des entreprises, les acteurs du private equity n’hésitent plus à étendre leurs services aux particuliers. Apollo a récemment racheté Griffin, un réseau et gérant d’actifs présent auprès de grandes fortunes, et vient de lancer un fonds de 1 milliard de dollars accessible aux particuliers uniquement. De son côté, Blackstone a également créé un fonds dédié aux particuliers fortunés américains ainsi qu’aux Britanniques et aux Suisses percevant un revenu annuel brut de 70 000 dollars et un patrimoine du même ordre. Ces annonces montrent toute la capacité des grands fonds à rivaliser avec les banques.