Depuis 2 ans, les PME d’Outre-mer sont fragilisées car elles font face à une série de difficultés : désorganisation de la chaîne logistique mondiale, hausse des tarifs du fret maritime, des matières premières et des matériaux… Les entreprises ultramarines subissent, sur le plan logistique depuis fin 2020, les conséquences de leur éloignement.
Difficultés d’approvisionnement et hausse des tarifs du fret maritime
Pour les PME des 5 départements d'outre-mer (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte et La Réunion), les difficultés ont commencé fin 2020, lorsque suite à la pandémie de Covid-19, la reprise économique aux États-Unis et en Chine a entraîné une désorganisation de la chaîne logistique mondiale.
La flambée des tarifs du fret maritime a particulièrement impacté les entreprises des DOM, qui ont aussi vu s’allonger les délais et les difficultés d’approvisionnement. Pour pallier ces aléas, certaines entreprises ont considérablement augmenté leurs stocks, prévoyant de plusieurs mois à plusieurs années de réserve. La situation a entraîné une augmentation des coûts, notamment des coûts de stockage et d’immobilisation des conteneurs.
Flambée des prix des matériaux
Les délais de paiement ont eux aussi été allongés, et la trésorerie des PME d’Outre-mer est par ailleurs impactée par l’inflation et le remboursement des prêts garantis par l’État. La dégradation de la situation financière des entreprises ultramarines n’est donc pas imputable à d’éventuelles erreurs dans la gestion des dépenses, mais à une conjoncture complexe.
Si le secteur du tourisme a rapidement retrouvé sa vitalité après les différents confinements, notamment en raison du taux de change euro-dollar très intéressant pour les touristes nord-américains, l’augmentation des charges a réduit la marge des entreprises. Ces dernières ont revu leurs tarifs à la hausse, sans toutefois que cela soit suffisant pour rétablir l’équilibre. De plus, le contexte reste particulièrement incertain, alors que les entreprises du tourisme ont réalisé d’importants investissements en puisant dans leur trésorerie durant la crise sanitaire.
Du côté du secteur du bâtiment et des travaux publics, la situation est également complexe. La trésorerie des professionnels du BTP est impactée par la flambée des prix des matériaux (+28 % en un an), elle-même due à la hausse des prix des matières premières et du fret maritime. Si ce dernier est plus fluide depuis la fin de l’année dernière, les prix restent cependant plus élevés qu’avant la pandémie. Or, un certain nombre de marchés ayant déjà été signés avant la hausse des prix des matériaux, ils ont malgré tout dû être honorés, ce qui a réduit les marges des entrepreneurs.
En revanche, les PME ultramarines vont bénéficier cette année, comme l’a annoncé le 1er février le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, d’un plafonnement de l’augmentation des tarifs de l’électricité à 15 %.