De plus en plus d’entreprises du e-commerce se tournent vers le revenue-based financing. Cette solution, qui s’impose comme une alternative au prêt bancaire classique, séduit les startups, en leur permettant d’être financées en contrepartie du versement d’un pourcentage de leur chiffre d’affaires.
Une arrivée progressive en Europe
Le revenue-based financing commence tout juste à faire son apparition en Europe et notamment en France. Plusieurs Fintech proposent désormais cette solution de financement dont les Français Silvr, Karmen et Unlimtd, le Luxembourgeois Valerian et l’Espagnol Ritmo. Conscients de la complexité d’octroi des prêts bancaires, de la frilosité des banques vis-à-vis des startups et du besoin de flexibilité des entreprises spécialisées dans la vente en ligne, ces acteurs ont automatisé la quasi-totalité du processus de financement.
Le fonctionnement du revenue-based financing est simple. La startup se connecte grâce aux outils mis à disposition par la plateforme pour vérifier son éligibilité au dispositif. Les algorithmes analysent en détail sa situation, ses performances et sa scalabilité. En cas de réponse positive, les fonds peuvent être débloqués sous 24 à 48 heures. Quelques mois plus tard, la startup commence à rembourser les fonds. Le montant de la mensualité est calculé en fonction des performances réalisées pendant le mois. C’est principalement ce qui différencie cette solution du prêt bancaire classique.
Des délais de réponse très rapides
Les plateformes spécialisées dans le revenue-based financing sont en mesure de valider des demandes de financement en moins de 48 heures. Contrairement aux banques qui se basent sur des documents administratifs et fiscaux annuels, ces acteurs tiennent compte des performances des entreprises en temps réel.
Poiscaille, spécialisée dans la livraison de poissons frais et français, a expérimenté le « financement basé sur les revenus » en obtenant une enveloppe de 550 000 euros auprès de Silvr, sous forme de règlements de ses factures fournisseurs. Interrogé par le journal Les Echos, son cofondateur, Charles Guirriec, explique que 14,8 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est prélevé chaque semaine avec une commission fixée à 4,7 %.
Consciente que cette solution est plus coûteuse que le crédit classique, la startup estime qu’elle « répond à ses enjeux de trésorerie à court terme ».
Une aide au lancement de levées de fonds
L’avance de trésorerie obtenue grâce au revenue-based financing s’avère très intéressante pour les entreprises qui préparent une levée de fonds.
La jeune marque de prêt-à-porter féminin, Stella & Suzie, s’est justement retrouvée dans cette situation en 2020 avec un bénéfice net à 70 000 euros et un besoin en fonds de roulement (BFR) conséquent. Pour éviter une dilution de son capital, l’entreprise a eu recours au revenue-based financing auprès de la plateforme Ritmo. En contrepartie du versement d’une commission de 5 %, elle a pu obtenir un financement de 260 000 euros en 2021 qui lui a permis de lisser sa trésorerie et a contribué à rassurer les investisseurs.