La France comptait près de 36 projets de relocalisation à la mi-septembre, démontrant la volonté des entreprises à rapatrier une production qu’elles faisaient elles-mêmes ou sous-traitaient à l’étranger. Malgré ce rythme soutenu, les PME et ETI qui sautent le pas restent confrontées à plusieurs obstacles dont celui de la gestion des dépenses, notamment celles concernant le foncier et le coût de la main-d’œuvre.
Une cinquantaine de projets de relocalisation attendus à fin 2023
Le nombre de relocalisations en France se maintient à un niveau élevé. Selon une étude réalisée par le cabinet Trendeo pour Les Echos, 36 projets de relocalisation ont été recensés en septembre, avec à la clé près de 500 emplois créés. La plupart d’entre eux se sont développés au centre est du pays, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Hauts-de-France. L’agroalimentaire, la santé et les équipements électriques sont les principaux secteurs concernés.
Alors que seule une dizaine de projets par an avait été comptabilisée entre 2009 et 2019, l’année 2023 devrait afficher un rythme soutenu.
Selon David Cousquer, fondateur et gérant de Trendeo, même si la tendance a ralenti après une forte hausse post-Covid, « on devrait atteindre la cinquantaine de projets au 31 décembre, contre 51 en 2022 et 91 en 2021 ».
Cette augmentation du nombre de projets de relocalisation est essentiellement liée à la multiplication des aides et à la mise en place des plans France Relance et France 2030. Les risques sur les chaînes d’approvisionnement aggravés par la guerre en Ukraine peuvent également l’expliquer.
De nombreux obstacles présents
Les exemples de projets de relocalisation en France en 2023 ne manquent pas. Parmi ceux-ci, on peut citer l’investissement de 13 millions d’euros réalisés par le laboratoire Benta dans son usine spécialisée dans les médicaments pour les personnes bipolaires basée dans le Rhône, à Saint-Genis-Laval. Autre exemple : Electrolux Professionnel, qui est implantée sur la zone d’activités du Mont à Aubusson, prévoit de développer une nouvelle essoreuse à salade pour relocaliser ce qui était produit en Asie dans la Creuse. Quant au groupe Dim Brands International, il a annoncé en juillet dernier son intention de relocaliser 90 % de sa production de collants dans son usine historique en France, à Antun, en Saône-et-Loire.
Si le phénomène de la relocalisation est bien ancré en France, les prétendants au made in France se heurtent à de nombreux obstacles, à commencer par le foncier. « Un euro dépensé en machine s'accompagne, pour l'installer, d'un euro dépensé en immobilier », rapporte David Cousquer au journal Les Echos. De plus, l’arrivée d’une activité industrielle n’est généralement pas bien perçue par les populations locales. Ces difficultés s’ajoutent au coût de la main-d’œuvre qui reste particulièrement élevé.
L’État tente d’encourager les entreprises dans leur démarche de relocalisation d’activité en proposant une offre de sites « clés en main » incluant les investissements, des crédits d’ingénierie et un accompagnement.
⚡A lire dans @LesEchos "Relocalisations : le chemin semé d'embûches des prétendants au made in France" 👇 un article de Marion Kindermans sur les #relocalisations en 2023, appuyé sur les données de notre rapport sur le premier semestre.
— Trendeo (@Trendeo) September 21, 2023
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