Suite à une reprise économique post-covid plus rapide qu’attendu, certains secteurs manquent de main-d’œuvre et sont plus touchés que d'autres. C’est notamment le cas des secteurs des transports, de l’environnement, du tourisme, de la restauration, du luxe, de l’agriculture et de l’industrie française. Pour les entreprises concernées par cette pénurie générale, le manque de personnel représente surtout du chiffre d’affaires en moins.
Les pénuries de main-d’œuvre atteignent des records
Le manque de personnel se fait sentir partout en France. Depuis la reprise de l’activité économique, recruter est devenu un véritable parcours du combattant pour certains patrons contraints de fermer leur établissement.
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer cette situation. D’abord, la crise sanitaire a profondément transformé le monde du travail. Beaucoup de salariés ont revu leurs exigences et n’acceptent plus de travailler en horaires décalés, d’assurer une présence tous les weekends ou encore de perdre du temps dans les transports. Les arbitrages ne sont plus les mêmes qu’avant la crise, ce qui complexifie les recrutements.
Ensuite se posent des problèmes structurels comme la formation insuffisante pour les métiers nécessitant des qualifications spécifiques.
Enfin, les entreprises sont confrontées à un autre défi : le turn-over important de leurs effectifs alimenté par l’envie des salariés de se consacrer à d’autres activités ou de changer de secteur professionnel.
Les secteurs concernés par le manque de main-d’œuvre
Parmi les secteurs les plus touchés par le manque de main-d’œuvre, on trouve celui des transports.
« Avant la crise, nous avions un besoin de recrutement annuel de 10 000 conducteurs de bus. Aujourd’hui, c’est 15 000. À la rentrée 2022, en France, il manquera 7 000 à 8 000 conducteurs », précise la Fédération nationale des transports de voyageurs.
Des difficultés de recrutement qui s’expliquent en partie par une pyramide des âges défavorable et des temps de travail partiels peu attractifs.
Autre secteur concerné : le tourisme. Alors que l’été bat son plein et face à la forte demande des vacanciers, les employeurs peinent à recruter des saisonniers. En mai dernier, l’UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) et le GNC (Groupement National des Chaînes Hôtelières), les deux principaux syndicats du secteur de la restauration, estimaient qu’entre 200 000 et 300 000 emplois saisonniers restaient encore à pourvoir pour cet été. Plusieurs raisons sont avancées dont l’explosion des offres par rapport aux demandes suites aux périodes de confinement successives et la pénibilité de certaines missions.
Les besoins en personnel se font aussi sentir dans le secteur agricole qui compte près d’un million d’emplois. Selon la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), entre 60 000 et 70 000 postes restent vacants. Pour mettre en relation les candidats et entreprises et tenter d’attirer les jeunes vers les métiers de l’élevage, de l’agriculture ou de la transformation alimentaire, le syndicat organise régulièrement des job-dating. Plus récemment, il a fait son entrée dans la caravane du Tour de France pour profiter d’une des plus belles vitrines des campagnes tricolores.