Meta, maison-mère de Facebook et WhatsApp, travaille au déploiement d’une solution de paiement au Brésil via l’application de messagerie WhatsApp, qui doit permettre aux particuliers de régler leurs achats dans les commerces avec leur smartphone. Mais le projet se heurte aux réticences des acteurs locaux du paiement et du régulateur brésilien.
Un service de paiement via l’application WhatsApp
Avec ses 212 millions d’habitants, le Brésil, pays le plus vaste et le plus peuplé d’Amérique du Sud, représente un marché de taille pour Meta, l’entreprise maison-mère de Facebook, WhatsApp et Instagram.
Le groupe, qui peine à développer ses services financiers, a pour projet la mise en place d’une solution de paiement via l’application de messagerie WhatsApp au Brésil. Ce futur service doit permettre aux particuliers de régler leurs achats aux commerçants avec leur smartphone.
Le lancement, initialement prévu pour la fin 2021 selon le Financial Times, n’est toutefois pas encore à l’ordre du jour. En effet, Meta rencontre plusieurs difficultés, que ce soit avec le régulateur brésilien ou les potentiels partenaires locaux.
Ces partenaires sont des acquéreurs de paiement locaux, autrement dit des entreprises qui traitent les paiements électroniques et font le lien avec les commerçants, et sans qui le service imaginé par Meta n’est pas exploitable. Parmi eux, on trouve par exemple Getnet, Rede ou encore Cielo.
Les potentiels partenaires de Meta au Brésil s’opposent au projet en raison des commissions qu’ils jugent trop basses, mais aussi, selon le Financial Times, à cause d’un éventuel transfert des responsabilités juridiques qui, selon eux, incombent à Meta.
Les réticences des régulateurs vis-à-vis des Gafam
De plus, le régulateur brésilien surveille de très près les avancées de cette solution de paiement. Ses réticences sont partagées par tous les régulateurs, qui voient d’un mauvais œil les ambitions des géants de la tech en matière de services financiers.
Il faut dire que le manque de transparence de Meta quant à l’utilisation des données personnelles des utilisateurs n’est pas pour rassurer les régulateurs, qui s’inquiètent de l’utilisation des données de paiement.
Le projet de cryptomonnaie de Meta, annoncé en 2019, a dû être abandonné et revendu à la banque américaine Silverbank Capital Corporation pour un montant de 182 millions de dollars, sous la pression des régulateurs, et notamment de la Fed, le régulateur américain.
Le programme de prêts aux petites entreprises déployé par Facebook en Inde l’année dernière a également subi plusieurs contretemps.
Reste que si les Gafam rencontrent des difficultés pour concrétiser leurs projets de services financiers, se heurtant souvent à des questions de conformité et de réglementation, leurs ambitions ne faiblissent pas pour autant, et de nouveaux projets continueront à voir le jour.