Les banques centrales, qui considèrent que le développement des cryptomonnaies menace leur souveraineté monétaire, se hâtent pour lancer leur monnaie numérique. D’ici à 2028, 68 % des pays pourraient proposer aux particuliers leur devise en version numérique. Zoom sur cette réponse qui s'accélère face au défi cryptos.
Les cryptomonnaies et la pandémie comme accélérateurs
D’après un sondage de la Banque des règlements internationaux (BRI), qui a interrogé 81 banques centrales à travers le monde, la majorité d’entre elles reconnaît que l’essor des cryptomonnaies et des stablecoins en 2021 a joué un grand rôle dans l’accélération de la transition vers les devises numériques.
Au total, ce sont 68 % des pays qui pourraient, d’ici à 2028, lancer leur propre monnaie numérique à destination des particuliers. 1 pays sur 4 serait susceptible de le faire d’ici à 2025, alors que seul 1 sur 3 imaginait franchir ce pas, sans date précise, en 2018.
Si le développement des cryptomonnaies a incité les banques centrales à intensifier leurs efforts en matière de monnaie numérique, la pandémie de Covid-19 a également joué un rôle déterminant pour 30 % d’entre elles, confrontées au recul des paiements en espèces.
Les banques associées à la mise en œuvre des devises numériques
Le projet de monnaie numérique en est aujourd’hui à un stade avancé pour 1 banque centrale sur 4.
En Russie, les premiers tests de rouble numérique ont été reportés à l’année prochaine en raison de la guerre en Ukraine, mais l’objectif reste de lancer la devise numérique avant 2030. En janvier, la Chine a lancé un portefeuille numérique en e-Yuan, actuellement en phase de test. Les Caraïbes orientales, le Nigéria et les Bahamas ont déjà lancé leur devise virtuelle.
La plupart des pays avancent de front sur deux chantiers : le lancement d’une monnaie numérique destinée aux particuliers, et d’une deuxième devise virtuelle réservée aux institutions financières et aux banques.
7 banques centrales sur 10 ont prévu d’associer les banques à leur projet pour sa mise en œuvre. Elles seraient amenées à détenir et à gérer les portefeuilles de monnaie virtuelle du grand public, car elles disposent d’outils qui font défaut aux banques centrales, que ce soit pour collecter et traiter les données des clients ou encore pour lutter contre la fraude et le blanchiment.