Les petites agences de communication sont victimes de dysfonctionnements dans le cadre des appels d’offres émis par les collectivités. Toutefois, depuis quelques mois, les acheteurs publics sont invités à suivre un code de bonnes pratiques. Celui-ci vise notamment à mieux les sélectionner et les indemniser pour les prestations fournies lors de la phase de sélection.
Des appels d’offres infructueux
Les petites agences de communication indépendantes représentent près de 80 % des entreprises répertoriées du secteur, mais seulement 20 % du marché public.
Sur le marché public, le demandeur, la collectivité, doit transmettre publiquement l’information selon laquelle il recherche une entreprise. Les appels d’offres peuvent être diffusés sur plusieurs supports permettant aux entreprises d’être informées des besoins de l’acheteur et de soumettre leur candidature. Ce dernier s’appuie sur une procédure spécifique pour faire son choix définitif.
Sur les marchés publics de prestation de communication, les collectivités présélectionnent plusieurs agences pour un même projet sans budget dédié puis, selon le travail réalisé, désignent celle remportant l’appel d’offres.
Depuis plusieurs mois, les régions alertent sur l’ampleur des dysfonctionnements sur ce marché.
« De plus en plus de consultations amènent les agences à réaliser l'intégralité du travail dans le cadre de leur sélection, par exemple pour la création d'un logo », rapporte Julien Roset, président de l’Union des conseils en communication du Grand Sud et cofondateur de l’agence occitane Just Happiness, au journal Les Echos.
Les agences non sélectionnées, qui sont amenées à fournir de nombreuses heures de travail non rémunérées, finissent par abandonner en cours d’appel d’offres. Face à ces refus de candidature, beaucoup hésitent à se lancer.
« Il y a des annonceurs publics auxquels plus personne ne répond », indique l'Union des conseils en communication (UCC) de la région Grand Est.
Mise en place d’un code de bonnes pratiques
Depuis le printemps dernier et après 18 mois de négociation avec l’intervention du médiateur des entreprises, un code de bonnes pratiques a été publié. Celui-ci limite le nombre de répondants à trois, contre cinq auparavant dès le premier tour. Ce nouveau document invite également les acheteurs publics à indemniser les agences non retenues pour le travail fourni. Des règles de calcul sont proposées.
Cette avancée n’a toutefois rien de contraignant, car la rémunération des candidats aux appels d’offres est déjà encadrée par un code des marchés publics. En effet, les collectivités sont tenues de verser un dédommagement aux acteurs ayant réalisé un travail significatif. Toute la difficulté consiste à déterminer quand commence un travail significatif.
« Pendant un an et demi de médiation, la discussion a porté sur le sujet », précise David Leclabart, président de l'AACC, l'Association des agences conseils en communication, et patron d'Australie, aux Echos.
Reste à savoir si les efforts attendus par les petites entreprises de communication indépendantes seront véritablement fournis par les collectivités.