Le seuil symbolique des 100 milliards d’euros a récemment été franchi, ce qui signifie que près d’un tiers des prêts garantis par l’État ont déjà été remboursés par leurs bénéficiaires. Le risque de non-remboursement des PGE par les entreprises reste donc pour le moment limité et maîtrisé.
Environ 685 000 bénéficiaires
Le PGE est un dispositif exceptionnel de garanties permettant de soutenir le financement bancaire des entreprises suite au choc économique imputable à la crise du Covid-19. Avant sa suppression au 30 juin 2022, les structures concernées pouvaient souscrire un prêt garanti par l’État auprès de plateformes de prêt ayant le statut d’intermédiaire en financement participatif.
Au total, près de 685 000 sociétés ont obtenu un PGE dont 400 000 sur les seuls mois d’avril et mai. Selon Bercy, il reste actuellement 98 milliards d’euros à rembourser sur les 144 milliards d’euros prêtés. Plus précisément, 14 % des bénéficiaires auraient déjà remboursé leur prêt en 2022. La plupart des emprunteurs auraient opté pour une durée d’amortissement de 6 ans correspondant à la durée totale du prêt, selon Bpifrance Le Lab qui a collecté des données sur le sujet.
Un risque de non-remboursement maîtrisé
L’absence d’alerte sur le remboursement des prêts garantis par l’État permet d’affirmer que le risque de non-remboursement reste à ce stade maîtrisé. Les TPE et PME, principales bénéficiaires, ont pour la plupart d’entre elles commencé à régler leurs premières échéances au printemps 2022.
Une enquête conjoncturelle semestrielle publiée par Bpifrance ce 10 janvier montre que seuls 5 % des entreprises craignent de ne pas pouvoir rembourser leur prêt. Ce chiffre correspond au taux de perte brute de 4,6 % anticipé par la Banque de France.
Les PGE « ont été refusés à 4 % et on a eu des difficultés à les accorder sur 4-5 %. En 2022, on a retrouvé exactement cela », rapporte Nicolas Théry, le président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, au journal Les Echos.
Le nombre d’appels de garantie en hausse
La situation est moins rassurante concernant le nombre d’appels de garantie qui augmente depuis septembre 2022. Ces appels sont déclenchés et enregistrés par Bpifrance lorsqu’une entreprise ne règle pas ses échéances.
« Ce n'est pas préoccupant à ce stade. Mais c'est une tendance qu'il convient de surveiller », indique Bercy.
Ces difficultés s’expliquent notamment par la hausse du coût de l’énergie, les problèmes d’approvisionnement rencontrés par les entreprises et le ralentissement de l’activité économique. Selon des chiffres récemment publiés par le cabinet Altares, 42 500 procédures ont été ouvertes en 2022, marquant une forte augmentation de 50 % par rapport l’année précédente.
Malgré ces éléments, le gouvernement se veut rassurant et rappelle que les montants provisionnés en 2021 et 2022 pour faire face à d’éventuels défauts de paiement sur les PGE n’ont pas été totalement utilisés. L’année dernière, près de 2 milliards d’euros ont été annulés dans le cadre du projet de budget rectificatif 2022.