Une récente étude menée par le Cercle Perspectives, qui regroupe 17 cabinets d’expertise-comptable avec pas moins de 350 000 entreprises clientes, révèle les principaux défis qui attendent les petites entreprises alors que se profile la sortie de crise. PGE, télétravail, augmentation des salaires, RSE, hausse des prix des matières premières : 4 400 dirigeants de TPE et de PME interrogés en décembre 2021 ont fait part de leurs préoccupations.
L’augmentation des salaires
Les TPE et les PME font face à d’importantes difficultés pour recruter ou conserver des employés correspondant à leurs attentes. Elles sont 83 % à être concernées par ces problèmes de recrutement, qui impactent leur niveau d’activité dans 91 % des cas.
Si l’augmentation des salaires est une piste pour résoudre les difficultés de recrutement, la majorité des entreprises interrogées n’envisage pourtant pas d’augmenter davantage les salaires dans les prochains mois qu’au cours des dernières années.
Seuls 19 % des TPE et PME sondées ont prévu une hausse plus importante, tandis que 58 % envisagent une augmentation du même ordre. Pour 23 % d’entre elles, l’augmentation des salaires dans les mois à venir sera même moins importante qu’au cours des précédentes années.
Les entreprises ayant prévu d’augmenter davantage les salaires sont majoritairement dans le secteur de l’industrie, et ont notamment en commun d’avoir déjà remboursé leur prêt garanti par l’Etat (PGE). À noter que plus les entreprises sont grandes, plus elles envisagent d’augmenter les salaires, car leurs marges sont supérieures à celle des petites entreprises.
Le remboursement des prêts garantis par l’État
Les TPE et PME ont pour la plupart bénéficié des aides publiques mises en place pour aider les entreprises à faire face à la crise. Parmi les 67 % d’entreprises interrogées dans le cadre de l’étude du Cercle Perspectives « Les TPE/PME, plus fortes que la crise ? » ayant perçu une aide, 54 % ont obtenu un PGE et/ou une allocation d’activité partielle, 45 % ont bénéficié du fonds de solidarité, et seulement 2 % ont évoqué le plan de relance.
84 % des TPE et PME concernées n’avaient pas encore, en décembre 2021, remboursé leur PGE, et 34 % pensent rencontrer des difficultés pour le remboursement. Toutefois, le gouvernement a procédé depuis à des aménagements, offrant la possibilité aux entreprises en difficulté d’étaler le remboursement de leur PGE sur 10 ans, avec un report supplémentaire de la première échéance.
La politique RSE
Si la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n’apparaît pas comme une priorité pour les TPE et les PME, elle n’est pas pour autant totalement absente des thématiques qui préoccupent les dirigeants.
En effet, 65 % des entreprises interrogées se sont dites concernées par leur responsabilité sociale et environnementale, mais un accompagnement semble nécessaire puisque 82 % des TPE et PME sondées n’ont pas développé de politique RSE. Parmi elles, 59 % justifient cette absence de politique RSE par la priorité donnée à la relance de leur activité, et 33 % par un manque de moyens.
La politique RSE ne figure qu’en 7ème position des thématiques qui préoccupent les dirigeants de TPE et de PME, la première étant la structure financière de leur entreprise (93 %), suivie du développement commercial (84 %). Plus d’un tiers (35 %) des dirigeants de TPE et de PME ont même avoué ne pas se sentir concernés par la politique RSE.
La hausse des prix des matières premières
Une large majorité de TPE et de PME jugent que l’impact de la hausse des prix des matières premières sur les coûts de production est important (38 %) ou très important (46 %). Sur ce total de 84 %, la majorité des entreprises comptent répercuter ces augmentations sur les prix de vente, en partie seulement pour 55 % d’entre elles, et en totalité pour 29 %.
Seules les plus petites entreprises n’envisagent pas d’augmenter leurs prix de vente pour compenser la hausse des prix des matières premières. Le secteur de l’agriculture est le moins susceptible d’augmenter les prix de vente, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Par ailleurs, les entreprises font également face à des ruptures d’approvisionnement, qui perturbent l’activité de 69 % d’entre elles, notamment dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie.
Le télétravail
Une minorité des TPE et PME interrogées ont mis en place le télétravail, même si ce taux varie en fonction de la taille des entreprises et de leur secteur d’activité. Ainsi, seules 17 % des entreprises sondées sont concernées par le télétravail. Il s’agit essentiellement d’entreprises de plus de 20 salariés, dans le secteur des assurances et de la finance.
Parmi ces entreprises pratiquant le télétravail, 38 % considèrent que cette organisation leur pose des difficultés. Ce sont, pour l’essentiel, les mêmes entreprises qui rencontrent des problèmes de recrutement, le télétravail étant devenu, au même titre que le salaire, un critère d’attractivité.