Alors que 1 600 distributeurs de billets ont été supprimés en 2020 et que de nombreuses agences bancaires ferment, de nouveaux modes d’accès au cash se développent. Quelles sont les alternatives en plein développement ?
Certaines banques mutualisent leurs réseaux de distributeurs
La pandémie de Covid-19 a accéléré la transformation des usages : la généralisation des paiements sans contact a entraîné une diminution du retrait d’espèces, qui était déjà amorcée avant la crise sanitaire.
Pour faire face aux coûts de gestion des distributeurs automatiques de billets, qui perdent leur rentabilité et deviennent donc encore plus chers à entretenir, certaines banques ont décidé de mutualiser leurs réseaux. C’est le cas de Crédit Mutuel, BNP Paribas et Société Générale, qui étudient actuellement la faisabilité de leur projet de mise en commun des automates.
De son côté, BPCE a opté pour l’externalisation, en confiant à Brink’s France l’exploitation et la maintenance de ses 11 600 distributeurs de billets. Une alliance dont tirent profit les deux parties, le transporteur de fonds trouvant là une possibilité de diversification qui lui permet de s’adapter au déclin progressif du cash.
Quand les banques font appel aux commerces de proximité
Si certaines banques optent pour la mutualisation ou l’externalisation, d’autres font le choix de travailler avec les commerces de proximité pour optimiser leur présence sur le territoire.
Ainsi, Crédit Agricole a décidé d’offrir un service de proximité à ses clients en créant un réseau de Relais CA dans les zones rurales, pour pallier l’absence d’agence bancaire. Les clients de la banque ont la possibilité de retirer des espèces chez les commerçants partenaires, qui peuvent être des buralistes, des boulangers ou des supérettes.
D’après les chiffres de Crédit Agricole, la moitié de ces Relais CA sont installés dans des bureaux de tabac, un quart dans des boucheries ou des boulangeries et un quart dans des épiceries. Il en existe 6 000 en France, loin des agglomérations, qui permettent aux clients de retirer gratuitement entre 20 et 100 euros par jour. En 2019, 2,5 millions de retraits ont été effectués dans les Relais CA.
Les buralistes concluent un accord avec Loomis
Fin octobre, la Confédération nationale des buralistes a signé un accord avec Loomis France, société spécialisée dans le transport de fonds, appartenant au groupe Securitas AB. Les buralistes qui le souhaitent peuvent désormais installer un distributeur automatique de billets dans leur commerce, en échange d’un dédommagement pour les frais générés.
Pour les buralistes, c’est l’occasion d’attirer davantage de clients, tandis que Loomis espère ainsi rentabiliser ses automates grâce aux flux de consommateurs. Les bureaux de tabac possèdent une grande amplitude horaire, en moyenne 12 heures par jour et 6 jours sur 7, ce qui en fait des commerces de proximité idéaux pour abriter des distributeurs de billets.
Des partenariats établis entre les maires et les transporteurs de fonds
Les petites communes sont de plus en plus nombreuses à signer des partenariats avec des transporteurs de fonds comme Brink’s ou Loomis. Face à la fermeture des agences bancaires et des distributeurs automatiques de billets dans nombre de communes isolées, certains maires choisissent de s’équiper directement de DAB, dont la maintenance et l’approvisionnement sont gérés par les transporteurs.
Ces derniers tirent leur épingle du jeu en prélevant des commissions à chaque retrait, et en faisant payer aux mairies des forfaits, de 1000 euros par mois en moyenne. Plus d’une centaine de distributeurs ont ainsi été installés dans des communes rurales, qui tentent ainsi de soutenir les commerces de proximité. En effet, même si le retrait d’espèces diminue, 6 paiements de proximité sur 10 sont encore effectués en cash.