Dans le contexte actuel marqué par l’inflation, la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie, les clients des banques modifient leur façon de consommer. De nouveaux besoins financiers se développent, amenant certains métiers à tirer profit de la crise.
Le succès des activités de gestion de trésorerie
L’inflation galopante, la crise énergétique et la guerre en Ukraine amènent les clients des banques, qu’il s’agisse des ménages, des institutions ou des entreprises, à rechercher de nouveaux services financiers.
Gestion de trésorerie, couverture contre le risque de change, solutions de paiement fractionné pour maintenir la consommation : ces nouveaux besoins profitent aux banques, qui voient leurs revenus progresser alors même qu’elles tirent déjà parti de la hausse des taux pour leurs activités de crédit.
Certains métiers des banques sont particulièrement sollicités dans le contexte actuel. C’est notamment le cas des activités de gestion de trésorerie et du cash management : le pôle International Trade & Transaction Banking de Crédit Agricole CIB a enregistré, selon le groupe, une « activité record » au 3ème trimestre 2022, de même que la division Global Transaction & Payment Services (GTPS) de Société Générale, dont les revenus ont augmenté de 50 % sur la même période.
Ces métiers, qui se consacrent à la gestion des flux de transactions des entreprises, tirent également profit de la hausse des prix car l’inflation fait augmenter la valeur de ces transactions.
La crise profite aux produits de couverture du risque de change et au paiement fractionné
Par ailleurs, les produits de couverture du risque de change ont le vent en poupe : ils sont très demandés depuis plusieurs mois par les institutions et les entreprises, qui essaient de se prémunir contre les variations des taux de change.
Société Générale a ainsi vu les revenus de ses métiers de taux, change et matières premières (FICC) augmenter de 34,2 % au 3ème trimestre 2022, tandis que chez BNP Paribas, la hausse est de 25,5 %. L’incertitude du contexte économique amène les clients à opter pour des couvertures extensives, les mettant à l’abri de variations plus importantes. Or, ces couvertures sont plus chères, et peuvent donc rapporter davantage d’argent aux banques.
Le paiement fractionné ou « buy now pay later » (BNPL) tire également profit de la crise, et plus précisément de l’inflation. Déjà en plein essor, la production de BNPL a encore augmenté en 2022, comme le prouvent notamment les résultats d’Oney, filiale de BPCE et spécialiste du paiement fractionné. Sa production globale de crédit a augmenté de 18 % sur les 3 premiers trimestres 2022, et sa production de BNPL de 13 % sur la même période.
Toutefois, si le BNPL permet de dynamiser la consommation en période inflationniste, le nombre d’impayés augmente et tire vers le haut le coût du risque, ce qui amène les banques à faire preuve de prudence.