Les experts climat de l’ONU ont publié ce lundi 4 avril 2022 plusieurs scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses effets déjà dévastateurs. Ces préconisations et solutions ont été détaillées par grands secteurs d’activités : énergie, transport, industrie, agriculture…
Des chiffres alarmants
Dans son rapport d’environ 3 000 pages, le GIEC évoque les préconisations qui permettraient de freiner le réchauffement climatique afin que la planète puisse rester « vivable ». Il définit des options viables dans chaque secteur d’activité dans le but de contenir le réchauffement à 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris.
Il faut dire que les derniers chiffres révélés par le GIEC sont alarmants. En effet, il ressort que les gouvernements prévoient de doubler d’ici à 2030 leur production de combustibles fossiles et que le budget carbone restant pour respecter l’engagement visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C serait dépassé d’ici là. Autre constat : l’humanité émet 54 % de gaz à effet de serre de plus qu’il y a 30 ans, lorsque les négociations internationales sur le climat ont été initiées.
Face à la situation, les experts soulignent que « les choix faits aujourd’hui par les pays permettront de tenir l’engagement sur 1,5 °C ou le détruiront ».
“Now it's time to stop burning our planet and start investing in abundant renewable energy all around us.” – @UN SG @antonioguterres at today’s press conference for the latest #IPCC #ClimateReport. pic.twitter.com/3ReWfSo2QI
— IPCC (@IPCC_CH) April 4, 2022
Des pistes pour « assurer un futur vivable »
Voici les principaux changements proposés par le rapport du GIEC pour limiter le réchauffement climatique.
Un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 3 ans
L’humanité dispose de moins de 3 ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, qui sont les principales responsables du changement climatique, et conserver un monde « vivable ».
Une révision des engagements actuels à la hausse
Selon les experts climat de l’ONU, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris n’est pas accessible avec les engagements actuels. Les politiques menées par les gouvernements ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici la fin du siècle.
Une réduction significative du charbon, du gaz et du pétrole d’ici 2030
Pour tenir l’objectif initialement fixé, les pays devront réduire fortement leur utilisation des énergies fossiles. Le GIEC estime que l’usage du charbon, du gaz et du pétrole devrait être réduit de 60 % voire de 70 % d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2019.
Atteindre la neutralité carbone grâce aux énergies renouvelables
La « neutralité carbone » doit être atteinte sur tous les plans, notamment grâce aux énergies renouvelables dont la capacité a augmenté ces dernières années, mais est encore sous-estimée. Au total, ces dernières ainsi que les énergies peu carbonées représentent 37 % de la production électrique mondiale.
Une réduction des émissions de méthane
Le méthane est un gaz à effet de serre dont la durée de vie est très courte, mais il est 21 fois plus puissant que le CO2, d’où l’importance de réduire plus de la moitié des émissions d’ici à 2050.
Capturer le CO2
L’atteinte de la neutralité carbone passe également par la mise en œuvre de techniques d’élimination du dioxyde de carbone (EDC).